Enel, le premier producteur italien d'électricité, a annoncé mardi soir avoir pris une participation de 10% dans son homologue espagnol Endesa pour accroître sa présence en Espagne et défendre sa position en Italie. "Enel a décidé d'acquérir 10% d'Endesa pour avoir plus de poids dans la réorganisation en cours sur ce marché et aussi pour défendre sa position en Italie", selon les déclarations d'une source proche du dossier à l'agence Reuters.

Un peu plus tard Enel a confirmé ces informations. Selon des sources de marché, le groupe italien a mandaté la banque UBS pour acheter sur le marché 10% des actions de son homologue espagnol. Le prix proposé serait de 39 euros par action.

Cette initiative intervient alors qu'Endesa est l'objet d'une offre de rachat lancée par le groupe allemand E.ON. Ce dernier propose 38,75 euros par action Endesa, ce qui valorise ce dernier groupe à 41 milliards d'euros.

Selon les traders, Enel ne compte pas s'en tenir là: une fois ses 10% acquis, le groupe italien voudrait ensuite monter jusqu'à 25% du capital.

Le site d'informations financières El Confidencial a rapporté pour sa part mardi qu'Enel pourrait racheter entre 5 et 10% d'Endesa et s'allier au principal actionnaire de l'électricien espagnol, le groupe de BTP Acciona, dans l'espoir de bloquer l'offre de reprise d'E.ON.

Acciona avait pris les marchés par surprise en septembre dernier en s'emparant de 10% d'Endesa. Il a continué depuis à acquérir des titres de l'électricien, portant sa participation autour de 21%. Arguant de sa forte présence sur le marché des énergies renouvelables, Acciona assure qu'un partenariat entre lui et Endesa serait plus bénéfique à l'électricien espagnol qu'un scénario avec E.ON.

L'offre du groupe allemand est soumise à la suppression d'une règle qui plafonne à 10% les droits de vote qu'une seul actionnaire peut détenir dans Endesa. Les actionnaires de ce dernier sont appelés à voter sur cette question le 20 mars.

Acciona a fait savoir qu'il revendrait sa participation si E.ON devenait majoritaire dans Endesa en termes de droits de vote, ce qui lui permettrait d'empocher une plus-value d'environ un milliard d'euros.