Borloo lance la préparation du Grenelle de l'environnement

Le ministre de l'Ecologie a installé vendredi six commissions confiées à des personnalités de premier plan, chargées d'élaborer d'ici septembre des propositions d'actions en matière d'environnement.

Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a lancé aujourd'hui le Grenelle de l'Environnement, entouré d'un casting haut de gamme. Six groupes de travail thématiques se mettront au travail mi-juillet et rendront leurs propositions d'ici à fin septembre pour aboutir cet automne à un "plan d'action de 15 à 20 mesures concrètes", a-t-il indiqué.

Parmi les personnalités choisies pour leurs compétences "indiscutables" et leur "indépendance d'esprit", selon le ministre, le climatologue Jean Jouzel et l'économiste britannique Nicholas Stern présideront le groupe "Climat". Le groupe "Santé" aura à sa tête le président de l'Institut national du cancer Dominique Maraninchi avec le pédiatre et allergologue Alain Grimfeld, de l'hôpital Trousseau à Paris.

Nicole Notat, ex-secrétaire générale de la CFDT, présidera le groupe "Gouvernance". De son côté, l'écrivain Denis Tillinac se chargera du groupe "Modes de production". A noter la présence de deux philosophes: Dominique Bourg se voit confier le groupe "Modes de développement" et Michel Serres celui de "Modes de consommation".

Seuls deux élus ont été retenus "en raison de leurs connaissances" du dossier: le sénateur UMP de la Manche Jean-François Legrand et la sénatrice Vert du nord Marie-Christine Blandin présideront le groupe sur la biodiversité.

Invité par le ministre à prendre la parole, Nicholas Stern, auteur d'un rapport sur le coût du changement climatique très remarqué au moment de sa publication en octobre 2006, a affirmé que "La France (était) en train de devenir un grand leader" dans la lutte contre le réchauffement de la planète.

Chaque groupe de travail accueillera des représentants des cinq collèges de base (Etat, syndicats, associations, collectivités territoriales et entreprises) et les propositions élaborées seront soumises à l'automne au débat public, via Internet et des forums régionaux.

Chaque proposition d'action sera accompagnée d'une "fiche d'action précisant les obstacles (juridiques, sociaux ou budgétaires), le financement, le calendrier et le plan de suivi", a précisé Jean-Louis Borloo.

Malgré ces précautions, certaines ONG ont fait part de leurs inquiétudes sur l'issue du processus, car le ministre, en détaillant le calendrier, a glissé rapidement sur le cadre formel d'adoption des futures "quinze à vingt mesures retenues par le plan d'actions". Reçues jeudi par la secrétaire d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet, certaines avaient menacé de "sortir du Grenelle" si l'arbitrage se faisait sans elles ou avant que le débat n'ait lieu.
Le président Nicolas Sarkozy "a pris un engagement extrêmement clair sur la tenue de négociations", rappelle Yannick Jadot de Greenpeace, porte-parole de l'Alliance pour la planète, une fédération d'une dizaine de grandes associations et ONG écologistes. "Pour nous, sans négociations il n'y aurait plus de Grenelle" a-t-il menacé.

Pour la fédération France Nature Environnement (FNE) qui fédère plus de 3.000 associations environnementalistes et de défense de la nature, Arnaud Gossement s'est voulu plus rassurant: "Pour nous, il y a aura bien un Grenelle. Mais personne ne sait encore dire comment il fonctionnera", a-t-il regretté. Une communication sur la méthode du Grenelle de l'environnement aura lieu lundi lors du conseil des ministre avancé de deux jours en raison d'un déplacement au Maghreb du président de la République.

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