GDF-Suez : la droite applaudit, la gauche et les souverainistes réprouvent

Les socialistes dénoncent une "privatisation" de Gaz de France, qui pourrait coûter cher aux Français. Côté UMP, en revanche, on voit là une opération favorable à l'indépendance énergétique de la France.

A l'instar des syndicats, les partis de gauche manifestent leur réprobation à l'égard de la fusion GDF-Suez après son annonce lundi matin. Pour Stéphane Le Foll, directeur de cabinet du premier secrétaire du PS François Hollande, la "privatisation de GDF" va entraîner une hausse des prix du gaz. Le député condamne le revirement de Nicolas Sarkozy qui "quand il était ministre de l'Economie et des Finances avait garanti que GDF garderait une participation de l'Etat de 70%".

Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, estime pour sa part que ce "reniement présidentiel va coûter très cher aux Français". Le député soutient que cette fusion menace "l'indépendance énergétique" de l'Hexagone.

"Compte tenu de ces risques, l'audition (devant la commission des finances de l'Assemblée Nationale, NDLR) de la ministre de l'Economie, ainsi que celle des deux présidents des entreprises concernées, est nécessaire", estime le député PS, président de cette commission, Didier Migaud.

Chez les Verts, le porte-parole Yann Wehrling estime que la "privatisation" de GDF est "totalement contradictoire avec le nouveau contexte énergétique et environnemental".

Le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Olivier Besancenot, martèle son "opposition totale" à la privatisation de GDF et appelle "à la construction d'une mobilisation unitaire" contre ce projet. Et de son côté, le PCF s'inquiète de "la redoutable concurrence à EDF et au service public" que représentera le géant privé GDF-Suez.

Cette préoccupation est partagée par le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan. "On perd l'occasion de créer un opérateur public de taille importante", s'indigne le député gaulliste qui a quitté l'UMP en janvier dernier. Nicolas Dupont-Aignan, qui s'était prononcé pour le rapprochement d'EDF et de GDF, regrette que Nicolas Sarkozy ait "plié devant la pensée bruxelloise de libéralisation".

A l'inverse, l'UMP se réjouit de la fusion GDF-Suez. Pour Patrick Ollier, président UMP de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée Nationale, le "nouvel ensemble" permettra à la France "de se doter de moyens supplémentaires pour son indépendance énergétique" et de mettre en place "une politique tarifaire qui protègera au mieux les intérêts des consommateurs".

De son côté, Dominique de Villepin félicite Nicolas Sarkozy pour avoir "marqué l'essai". C'est "une très bonne nouvelle et un très bon accord", a indiqué sur Europe 1 l'ancien Premier ministre, qui avait été à l'initiative du projet de rapprochement en février 2006.

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