Silvio Berlusconi va prendre bientôt le contrôle total d'Endemol, leader de la télé réalité avec les fameuses émissions "Big Brother" et "Star Academy". Le consortium Edam Acquisition composé de Mediaset, de la banque d'affaires Goldman Sachs et du co-fondateur d'Endemol John de Mol, va en effet proposer, à partir de jeudi 5 juillet, aux actionnaires des 19% restants d'Endemol, une offre de 24,5 euros par action. Ce qui représente un montant total de 583 millions d'euros. Mediaset boucle ainsi la reprise de la société de production entamée en mai dernier.

Après avoir livré une rude bataille contre Stéphane Courbit, directeur d'Endemol France, soutenu par l'éditeur italien De Agostini et Bernard Arnault, Mediaset avait remporté les 75% d'Endemol détenus par Telefonica. Quant aux 6% appartenant à John de Mol, le néerlandais s'est engagé à vendre ses parts au consortium Edam Acquisition. Au total, l'opération valorise Endemol 3,1 milliards d'euros.

Mediaset, qui détient 3 chaînes de télévision privées en Italie, réalise ainsi une acquisition d'importance pour son développement futur. Créé en 1994, Endemol est l'inventeur de la télé-réalité. Son concept phare, Big Brother (Loft Story en France) s'exporte encore dans 19 pays en 2006. Le producteur de "Qui veut gagner des millions?" est également très présent dans le domaine des jeux télévisés; sa dernière création, "Deal or no deal " ("A prendre ou à laisser " sur TF1), est diffusée dans 46 pays. En privilégiant des émissions sans scripts, sans scénarios et avec des niveaux de rémunérations réduits, Endemol est une société rentable. Le groupe néerlandais a quintuplé son bénéfice net entre 1995 et 2006 et réalisé une croissance interne de près de 16% en 2006.

Pour Mediaset, l'acquisition d'Endemol est un moyen de sortir de ses frontières. Menacé par un projet de loi fixant le seuil maximum pour un groupe sur le marché de la publicité télévisée en Italie à 45% - Mediaset détient 65% du marché -, Endemol apparaît nécessaire au groupe de Silvio Berlusconi pour se développer à l'étranger. D'autant plus que le groupe italien a connu un recul de 17% de son bénéfice d'exploitation en 2006.

Mediaset doit encore attendre le verdict des autorités de concurrence. Si l'opération est confirmée, Mediaset détiendra alors le premier producteur de programmes télévisés et les chaînes les plus regardés en Espagne et en Italie.