Saint Gobain : Pierre-André de Chalendar prend les commandes

A l'issue de l'assemblée générale, Jean-Louis Beffa, PDG de Saint Gobain depuis 1986, va passer la main à son dauphin Pierre-André de Chalendar. En vingt ans, Jean-Louis Beffa qui reste président non exécutif a profondément transformé cette entreprise tricentenaire fondée par Colbert.

Jean-Louis Beffa passe la main. Figure incontournable du monde des affaires français, Jean-Louis Beffa cède ce jeudi les rênes de Saint-Gobain, dont il a fait en 20 ans l'un des géants mondiaux des matériaux de construction. La passation de pouvoir entre Jean-Louis Beffa ( 65 ans) et son dauphin Pierre-André de Chalendar (49 ans) directeur général délégué du groupe depuis 2005, aura lieu lors de l'assemblée générale des actionnaires. A l'issue de cette assemblée, Jean-Louis Beffa deviendra président du conseil d'administration tandis que Pierre-André de Chalendar, nouveau directeur général, sera le patron opérationnel du groupe. Pour Pierre-André de Chalendar, s'imposer face à un capitaine d'industrie de la stature de Jean-Louis Beffa, n'avait pourtant rien d'aisé. D'autant que Jean-Louis Beffa n'avait pas hésité à évincé en 2005 le prédécesseur de Pierre-André de Chalendar, Christian Streiff.

Directeur général depuis 1982 et PDG depuis février 1986, Jean-Louis Beffa peut partir l'esprit tranquille: il a multiplié le chiffre d'affaires du groupe par trois et le résultat d'exploitation par quatre. En annonçant des résultats en forte hausse pour 2006, avec un bénéfice net de plus de 1,6 milliard d'euros pour un chiffre d'affaires au-dessus des 40 milliards, Saint-Gobain s'est montré optimiste pour 2007. Jean-Louis Beffa laisse donc à son successeur un groupe profondément restructuré et en pleine expansion, avec des unités de production dans 54 pays, 208.000 salariés, dont 6.500 Polonais, 4.000 Tchèques, 3.500 Russes, 3.000 Indiens et 1.200 Chinois.

Le métier historique de Saint-Gobain, dont l'acte de naissance remonte à 1655, est celui du verre. Il reste l'un des fleurons du groupe avec comme emblèmes la pyramide du Louvre à Paris ou le balcon qui surplombe le Grand canyon du Colorado. Si Saint-Gobain était encore une entreprise essentiellement verrière (60% des ventes) en 1995, le groupe est aujourd'hui centré sur les marchés de la construction (plus de 75% des ventes). Il est présent également sur le marché de l'isolation et de la céramique. Mais il s'est aussi résolument tourné vers la distribution avec le rachat en 1996 de Poliet, qui lui apporte les enseignes grand public que sont Point P, Lapeyre, K par K. Un pôle qu'il ne cesse de renforcer à coup d'acquisitions ciblées à travers toute l'Europe.

Dans une interview accordée lundi 4 juin à La Tribune, Jean-Louis Beffa expliquait notamment ces nouvelles fonctions dans le groupe où il reste un président non exécutif. "Je ne participerai plus aux réunions internes et je n'aurai plus de contact avec les analystes financiers ni avec la presse. Tout cela relève désormais clairement du directeur général. Je souhaite continuer de contribuer au développement de Saint-Gobain, mais d'une manière différente. Je vais lire beaucoup moins de dossiers mais prendre plus de temps pour voyager et aller étudier les grandes tendances des marchés".

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