L'euro modère ses ardeurs

Après avoir une nouvelle fois inscrit un record historique face au yen ce matin, la devise européenne s'est repliée autour de 1,36 dollar. Elle a buté sur le seuil de 1,3665 hier.

La correction se poursuit sur la parité euro-dollar. Après son refus d'obstacle, l'euro s'est légèrement replié face à la devise américaine. Il évolue aujourd'hui autour de 1,36 dollar après avoir buté sur son record historique à 1,3665 hier. En revanche, face au yen, la devise européenne repousse encore un peu plus ses limites. Elle a touché un nouveau pic à 162,55 yens ce matin.

L'évolution des politiques monétaires reste le principal moteur du marché des changes. En zone euro, une hausse des taux à 4% en juin est désormais intégrée par la quasi-totalité des opérateurs. Yves Mersch qui est membre du Conseil des Gouverneurs de la BCE, a d'ailleurs déclaré au Boersen-Zeitung que la croissance économique devrait dépasser les prévisions de la Banque, ce qui suppose des taux d'intérêt plus élevés.

A l'inverse, la Banque du Japon, qui a les taux les plus bas de l'ensemble des pays industrialisés (0,50%), n'a aucune raison d'accélérer le rythme de sa normalisation monétaire. Quant au ralentissement américain, il incitera au mieux la Réserve fédérale à garder ses taux inchangés pendant une période prolongée et au pire à les baisser d'un cran ou deux avant la fin de l'année.

Ce matin, le marché des changes a en outre pris connaissance d'un chiffre qui l'a incité à amplifier la hausse de l'euro face au yen. Selon des statistiques du ministère des Finances japonais, les investisseurs de l'Archipel ont acheté pour 653,4 milliards de yens d'actifs étrangers la semaine dernière, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis le mois de novembre. Cette tendance confirme l'importance d'un aspect souvent ignoré des "carry trades". Ces opérations à effet de levier sont non seulement le fait d'investisseurs internationaux qui profitent d'un fort effet de levier en empruntant des capitaux à bas coût en yens et en les plaçant dans des actifs libellés dans des devises plus rémunératrices. Elles sont également très populaires auprès des ménages japonais qui, via leurs banques, placent massivement leur épargne dans des obligations étrangères.

A de tels niveaux le yen est cependant vulnérable. Les stratèges de la Société Générale recommandent en particulier de surveiller l'indice des prix japonais du mois de mars qui sera publié cette nuit. "Nous pensons que les risques de réaction du yen sont asymétriques. Ainsi, de bons chiffres pousseraient le yen à la hausse. En revanche, des chiffres légèrement décevants auraient un impact mineur", expliquent-ils.

Le dollar de son côté est soutenu par la publication de bons résultats trimestriels de la part des entreprises. Hier, plusieurs bonnes nouvelles ont permis au Dow Jones de clôturer au-dessus des 13.000 points pour la première fois de son histoire. Le dollar reste néanmoins près de son plus bas de tous les temps face à l'ensemble des devises. Mercredi, le taux de change effectif de la devise américaine avait atteint son plus bas niveau depuis 1973.

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