L'Alliance Renault-Nissan va investir jusqu'à un milliard d'euros pour construire une usine à Tanger (Maroc), a annoncé samedi Carlos Ghosn, le président des deux constructeurs automobiles. L'accord définitif devrait intervenir avant la fin de l'année. Le site devrait produire quelques 200.000 véhicules par an à partir de 2010 puis monter en charge jusqu'à 400.000 à plus long terme.

Le montant des investissements prévus pour les installations est estimé à 600 millions d'euros, avec une première phase à 350 millions d'euros. A ce montant s'ajoutera un "investissement spécifique" compris entre 200 et 400 millions d'euros, en fonction de la variété des véhicules produits. "Il s'agit du plus gros investissement réalisé ensemble par Renault et Nissan, car Nissan a déjà investi seul des montants plus importants en Chine", a indiqué Carlos Ghosn.

"L'usine construira des véhicules dérivés de la "Logan" pour Renault, et pour Nissan un modèle qui n'existe pas actuellement dans sa gamme, à savoir des véhicules utilitaires extrêmement compétitifs qui seront exportés partout dans le monde", a précisé M. Ghosn. "Comme ce sont de petits véhicules utilitaires extrêmement économiques - le prix de vente ne dépassera pas une dizaine de milliers de dollars- dont Nissan ne dispose nulle part dans le monde, le Maroc sera une base pour l'export mondial", a-t-il assuré. Quelques 90% de la production serait destinée au marché mondial et "pas seulement européen", et 10% "au marché marocain, d'Afrique du nord, du Moyen Orient voire de quelques pays d'Afrique".

Cette usine sera "la plus compétitive" du groupe Renault-Nissan dans le monde. "Nous avons visé au départ une usine aux meilleurs standards mondiaux pour pouvoir exporter à partir de cette base dans le monde entier. Nous avons pris comme "benchmark" chez Renault la production en Roumanie qui fabrique la Logan et en Turquie qui fabrique la Clio. L'usine au Maroc arrivera à un coût inférieur", a expliqué le dirigeant de Renault-Nissan.

Le projet de cette usine Renault-Nissan conduirait à la création de près de 6.000 emplois directs et de 30.000 emplois indirects.