Pour sa 34ème édition, la FIAC (Foire Internationale d'Art contemporain) partage sa scène en deux lieux très parisiens. Le Grand Palais d'abord, qui sous sa verrière accueille 179 exposants venant de 23 pays différents: ici sont présentées - et mis en vente - des oeuvres parfois déjà "anciennes" par exemples signées d'artistes reconnus comme Alenchenski, Brauner, Koons, Pierre et Gilles ou Haring.

Nouveauté, sous la très impressionnante verrière se trouvent également exposées des pièces Design, le mobilier incorporant l'expression artistique actuelle. Ensuite, la Cour Carrée du Louvre où sont mises en valeur des galeries plus récentes, présentant des artistes moins connus, mais représentatifs des mouvements de ce début du XXIème siècle. Enfin, une vingtaine de sculptures, installations et fontaines monumentales sont disséminées dans les jardins des Tuileries.

En parallèle se déroulent trois autres manifestations, également dédiées à l'art d'aujourd'hui. D'une part le "Slick" (fluide en anglais), créé l'an dernier installé dans le populaire 20ème arrondissement: c'est une étonnante foire tremplin pour les jeunes artistes qui n'ont que rarement l'opportunité d'exposer. Il y a également le "Show Off", plus consensuel mais très intéressant par ses choix, les galeries présentes en l'Espace Cardin réunissant des oeuvres plus abordables avec, si possible, la présence des artistes. Plus contestée par les organisateurs de la FIAC, car installée juste à coté dans les allées des Champs Elysées de façon quelque peu surprenante, Orexpo, se veut être une foire totalement "Off", accueillant plusieurs "refusés" de la grande manifestation officielle.

Qu'importe ces rivalités commerciales: le collectionneur peut pendant quatre jours profiter de nombreuses manifestations de haut niveau, s'initier davantage encore à l'art actuel parfois dérangeant, faire nombre de découvertes, le tout dans une ambiance unique et très conviviale.

Paris qui avait perdu au détriment de Londres et de New York, mais aussi de Shanghai, Moscou, Berlin ou Sydney sa place d'aiguillon de l'art contemporain retrouve ainsi son rôle, grâce à un vivier d'artistes de bon niveau et de galeries dynamiques qui n'hésitent plus à soutenir la création. Cette synergie permet de promouvoir les artistes vivants, chose qui est essentielle au marché, d'autant qu'une nouvelle génération d'acheteurs, plus jeune, plus informée, plus aisée, s'intéresse davantage à l'art contemporain.

Pour que Paris confirme ce retour au premier plan, il serait bon que les maisons de vente, plus frileuses en matière d'innovation que les galeries, développent leurs vacations dédiées à l'art contemporain et ne se contentent pas seulement de mettre aux enchères des artistes actuels à la mode, venus de pays exotiques.


Du 18 au 22 octobre
- FIAC , Grand palais et Cour Carrée du Louvre (www.fiacparis.com)
-Slick, 19-21 rue Boyer, Paris 20, (www.Slick-Paris.com)
- Show Off, Espace Cardin, (www.showoffparis.com)
- Orexpo, allée des Champs Elysées (www.orexpo.eu)