Le gouvernement vole au secours d'Areva au Niger

Le secrétaire d'Etat à la Coopération a fait état samedi d'"avancées" dans la mini-crise qui oppose la France au Niger, cinquième producteur mondial d'uranium. Accusé de soutenir la rébellion touareg du Nord du pays, le groupe nucléaire français Areva vient de signer un nouvel accord d'exploitation minière.

Le secrétaire d'Etat à la Coopération Jean-Marie Bockel estime que des "avancées très significatives" ont été accomplies dans la brouille entre le Niger et le groupe nucléaire Areva. A l'issue d'un entretien samedi avec le président de la République nigérienne Mamadou Tandja, Jean-Marie Bockel a affirmé que "les choses vont dans la bonne direction". Il estime que le renouvellement des conventions d'exploitation des mines d'uranium mercredi 1er aôut entre la direction d'Areva et le gouvernement nigérien constitue "un premier pas".

Pour autant, plus rien ne sera jamais comme avant pour Areva au Niger. Les contrats signés mercredi, rétroactifs au 1er janvier 2007, prévoient une augmentation du prix de l'uranium payé par le groupe français - 40.000 francs CFA (83,59 dollars) le kg contre 27.300 francs CFA l'an dernier. Le Niger, l'un des pays les plus pauvres du monde et dont la seule richesse naturelle est l'uranium, entend aujourd'hui tirer le meilleur parti de ses ressources minières. Cinquième pays producteur au monde, ce pays assure aujourd'hui un tiers de l'approvisionnnement en minerai d'Areva, donc des centrales nucléaires d'EDF.

Areva gère dans le nord-ouest du Niger deux mines d'uranium produisant plus de 2.000 tonnes de minerai par an. Or le groupe se trouve accusé de soutenir la rébellion touareg dans cette région. Les autorités nigériennes ont procédé fin juillet à l'expulsion du directeur d'Areva au Niger, Dominique Pin, un ancien de la cellule Afrique de François Mitterrand selon Le Monde. La direction d'Areva dément formellement. Le gouvernement français, qui dit ne pas avoir abordé la question de l'expulsion de Dominiuqe Pin avec les autorités nigériennes, a proposé pour sa part l'aide de la France pour le déminage du nord du pays.

Outre le fait que le prix de l'uranium nigérien va continuer de grimper au cours des prochaines années, le groupe nucléaire français doit déjà compter avec de nouveaux concurrents. Areva, qui est au Niger le premier employeur privé du pays avec 1.700 salariés, a longtemps été en situation de monopole dans ce pays. Mais le Niger a décidé de diversifier ses partenaires dans l'extraction du minerai. Les Chinois, mais aussi les Australiens, les Canadiens et les Indiens ont déjà commencé à prospecter l'uranimum dans le désert du Niger. Latribune.fr avec AFP

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