Le capital investissement, un marché dynamique mais étroit

Souvent qualifié de nouvel eldorado de la finance, le private equity a le vent en poupe. Mais les perspectives de recrutement y sont limitées, en raison d'une grande stabilité des équipes et de la recherche de profils d'exception.

L'AFIC (association française des investisseurs en capital) qui regroupe la quasi-totalité des acteurs français du capital investissement, compte aujourd'hui 230 membres, contre une centaine en 1998. Le lancement, en novembre dernier, de France Investissement* devrait stimuler encore la croissance du secteur.

Dynamique, stratégique pour l'économie nationale, c'est sans surprise que ce secteur est devenu très convoité par les candidats au recrutement. "Il est aujourd'hui habituel qu'une offre d'emploi suscite de 500 à 1000 candidatures, témoigne Thibaut Roussey, co-fondateur du cabinet de recrutement Alvedis Conseil. Si les montants financés sont considérables au niveau national, le marché du capital investissement offre en effet peu de débouchés. Il reste constitué en majorité de fonds à taille humaine, dont les équipes sont très stables".
Même chez les grands acteurs, le turnover est très faible, comme le confirme Vicente Larraga, adjoint aux Ressources Humaines de Natexis Private Equity : "La confiance et la qualité du relationnel sont capitales. Voilà pourquoi nous cherchons à fidéliser au maximum nos collaborateurs".

"Seuls les meilleurs profils ont une chance"

Vous l'aurez compris, l'accès aux métiers du capital investissement est très difficile, d'autant qu'ils nécessitent des compétences multiples : financières, fiscales, commerciales, juridiques, relationnelles...
"Seuls les meilleurs profils, réunissant haut niveau de qualification, solide expérience et forte personnalité, peuvent prétendre à des fonctions senior, confirme Thibaut Roussey. Comme les fonds recherchent l'excellence, l'afflux de candidats n'entraîne pas de tassement des rémunérations, au contraire". En pratique, les fourchettes de rémunération sont proches de celles des autres métiers bancaires de même niveau d'expertise. Mais les collaborateurs expérimentés bénéficient généralement de primes et de carried interest importants.

Le métier reste toutefois accessible aux débutants, issus d'écoles d'ingénieurs, de commerce ou des meilleures formations universitaires. Les grands acteurs du marché recrutent, en nombre limité, des chargés d'affaires juniors. "Les stages restent alors le moyen privilégié d'évaluer les personnalités", précise Vicente Larraga.

* Dispositif de financement des PME reposant sur un partenariat public-privé, doté de 3 milliards d'euros sur six ans.

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