La Banque de Chypre devrait finalement tomber dans l'escarcelle de l'établissement grec Marfin Popular. Ce dernier a détaillé ce matin un projet d'offre publique d'échange valorisant la banque chypriote 6,16 milliards d'euros. Marfin a qui plus est annoncé une deuxième offre sur son concurrent la Banque du Pirée qui avait tenté, sans succès, d'avaler la Banque de Chypre. Mais l'acquéreur n'a pas encore dévoilé les détails financiers de cette deuxième offre. Les trois titres sont suspendus en Bourse d'Athènes.

Les secteurs bancaires grec et chypriote sont en pleine recomposition. Les banques grecques se sont lancées dans une série d'acquisitions pour réaliser des économies d'échelle et enregistrer des revenus supplémentaires alors qu'elles sont confrontées à un ralentissement de la croissance des prêts. "Les opérations de rapprochement entre établissements grecs et chypriotes sont pertinentes. Les banques de Chypre disposent d'un large réseau de distribution et la Grèce est une plate-forme pour le sud de l'Europe", confie à Bloomberg Harry Papademetriou, analyste financier chez Intersec. Le groupe Marfin lui-même témoigne de ce mouvement puisqu'il est le fruit du rapprochement de trois établissements: les grecs Marfin et Egnatia, et le chypriote Laiki.

Si cette nouvelle opération de rapprochement à trois est couronnée de succès, elle devrait donner naissance "à l'une des plus grandes banques au niveau européen", a indiqué Marfin dans son communiqué. Soit un groupe bancaire fort de près de 55 milliards d'euros d'actifs cumulés. Le succès de ce rapprochement célèbrerait aussi la reprise de deux grands groupes bancaires - la Banque de Chypre est le numéro un dans le pays avec 30% de parts de marché, la Banque du Pirée est la cinquième banque grecque - par un établissement de taille modeste, Marfin ne détenant que la 15ème place du marché bancaire grec.