La France, lanterne rouge de l'industrie de la zone euro en décembre

Alors que l'Allemagne affiche le meilleur rythme de croissance industrielle depuis six mois, le secteur secondaire français a reculé en décembre, ce qui a conduit à un recul de l'indice des directeurs d'achats de la zone euro. En Italie, l'activité se maintient.

Alors que le réveil de l'économie allemande se traduit par la vigueur de son secteur industriel, l'industrie française recule un peu en décembre. En Italie, le secteur progresse légèrement. "C'est la France qui pousse à la baisse le niveau général de la zone euro, l'Hexagone déçoit", indique Stuart Bennett, chez Calyon. L'indice des directeurs d'achat du secteur dans la zone euro a baissé à 56,5 en décembre contre 56,6 en novembre, son niveau le plus bas depuis neuf mois, alors que les économistes prévoyaient en moyenne une légère hausse à 56,8.

"Cependant, l'effet négatif français devrait se retourner, ou du moins se stabiliser, dans les prochains mois. De plus, la croissance du secteur perdure, pour le dix-huitième mois consécutif dans la zone euro", nuance Stuart Bennett. Du coup, l'économiste s'attend à deux nouvelles hausses des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne en 2007, qui porteraient le taux de refinancement à 4% avant juin.

Selon l'enquête mensuelle RBS-BME (Royal Bank of Scotland) auprès des directeurs d'achats publiée ce matin, la croissance de l'activité du secteur allemand de l'industrie s'est encore accélérée en décembre pour atteindre son rythme le plus élevé en six mois, grâce à la progression des nouvelles commandes et de la production. L'indice d'activité du secteur a atteint 59,4 après 58,3 en novembre; les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une progression plus modérée, à 58,8.

Un chiffre supérieur à 50 traduit une expansion de l'activité, un chiffre inférieur à ce seuil une contraction. La composante des nouvelles commandes a atteint 61 après 60,6 en novembre, et celle de la production 61,3 contre 59,1. Toutes deux affichent ainsi leur niveau le plus élevé depuis juin. Sur l'ensemble de 2006, l'indice PMI de l'industrie allemande affiche une moyenne de 58,1, la plus élevée enregistrée depuis la création de cette enquête il y a dix ans, dépassant la moyenne de 57,2 enregistrée en 2000.

Parallèlement en France, la croissance de l'activité dans l'industrie manufacturière a ralenti au mois de décembre en raison du fléchissement des nouvelles commandes, dû au déclin de la demande intérieure. Mais l'environnement des entreprises du secteur continue de s'améliorer, selon les résultats de l'enquête CDAF-RBS auprès des directeurs d'achat. L'indice des directeurs d'achat (IDA) s'est inscrit à 54,2, au plus bas depuis dix mois, après 56,5 en novembre. "Un plus bas depuis février 2005", relève Luca Silipo, économiste chez Natixis.

L'IDA signale toujours "une expansion soutenue", a toutefois souligné la Compagnie des directeurs d'achat (CDAF) dans un communiqué, alors qu'il s'inscrit pour le dix-neuvième mois consécutif au-dessus de la barre du 50. "Le recul de l'indice IDA est dû à un ralentissement de la croissance de la production, des nouvelles commandes et de l'emploi, les délais de livraison des fournisseurs enregistrant quant à eux un allongement plus modéré que le mois dernier", précise la CDAF.

Enfin, l'activité dans le secteur industriel italien a légèrement accéléré en décembre après son ralentissement marqué de novembre, preuve que la croissance économique reste solide Italie, selon la même enquête mensuelle RBS/Adaci. L'indice des directeurs d'achat a atteint 55 en données corrigées des variations saisonnières contre 54,8 en novembre. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un indice à 54,8 en décembre.


Repli de l'activité industrielle en Grande-Bretagne
Hors zone euro, la Grande Bretagne déçoit autant que la France. La croissance de l'activité du secteur industriel britannique a ralenti en décembre pour revenir à son niveau le plus faible depuis mars, montre l'enquête mensuelle CIPS-RBS. Son indice d'activité ressort à 51,9 après un chiffre révisé à 52,5 en novembre; les économistes et analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 52,6. La composante de la production a reculé à 52,1 contre 53,6 et marque elle aussi son plus bas niveau en neuf mois; celle des nouvelles commandes est revenue de 53,6 à 53,1.

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