Alstom lance une OPA sur le chinois Wuhan Boiler

En prenant le contrôle des chaudières Wuhan Boiler, le groupe français va lancer une des premières OPA étrangères en Chine. Le dossier, qui était depuis longtemps en suspens, prouve la réticence de Pékin à l'égard de l'implantation des sociétés étrangères en Chine.

Feu vert pour Alstom ! Après plus d'un an d'attente, Alstom China Investment, filiale du groupe français d'énergie et de transport, a été autorisée ce mardi par le gouvernement chinois à lancer une OPA (Offre Publique d'Achat) sur le fabricant de chaudière Wuhan Boiler. En cédant 51% de son capital, la société chinoise passera sous contrôle français. L'opération devrait lui rapporter 339 millions de yuans (32,8 millions d'euros). Conformément à la loi chinoise concernant les acquéreurs étrangers, Alstom a dû lancer une OPA sur la partie "échangeable" des titres c'est-à-dire que la transaction porte sur 42,6% du capital. A l'issue de l'offre, valable jusqu'au 9 août, Alstom China Investment détiendra 151 millions d'actions Wuhan Boiler. L'entreprise s'est engagée à conserver cette participation durant trois ans.

Le cas Alstom illustre les grandes difficultés rencontrées par les entreprises françaises qui souhaitent se déployer en Chine. Si les autorités chinoises ont attendu si longtemps pour donner leur feu vert au rachat de 51 % de Wuhan, c'est en raison de blocages politiques, de contestations de la part du milieu chinois des affaires et de la lenteur de l'administration. Pour obtenir cet accord, Alstom a dû rassurer les entrepreneurs nationaux en promettant que cette acquisition ne menacerait pas la compétitivité du secteur. Le gouvernement est, par ailleurs, en train de réviser les règles d'acquisitions de sociétés locales par des entreprises étrangères. L'Etat se montre de plus en plus méfiant et exigeant face à l'arrivée de grands groupes étrangers. Et les sociétés chinoises profitent du comportement du gouvernement pour établir des monopoles nationaux.

Moins chanceux qu'Alstom, le groupe de sidérurgie Arcelor-Mittal s'est vu refuser en début d'année une prise de participation dans Baotou Iron & Steel et attend toujours la ratification de l'accord d'achat de 38,41% du fabricant d'acier Laiwu Steel, signé en février 2005.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.