EADS : les actionnaires votent le dividende maximum de 12 cents

Les actionnaires d'EADS, la maison-mère d'Airbus, réunis ce vendredi en assemblée générale à Amsterdam, ont voté à 52,05 % en faveur du versement du dividende maximum à savoir 12 cents. Le conseil d'administration n'avait pu se mettre d'accord sur le versement éventuel d'un dividende au titre de l'exercice 2006 et n'avait soumis aucune proposition aux actionnaires. Pour leur part, les salariés de Nantes et Saint-Nazaire d'Airbus refusent les nouvelles propositions de la direction de l'avionneur.

Les actionnaires d'EADS, la maison-mère d'Airbus, réunis ce vendredi en assemblée générale à Amsterdam, ont voté à 52,05 % en faveur du versement du dividende maximum à savoir 12 cents compte tenu de la division par 16 des profits du groupe, à 99 millions d'euros seulement, plombés par les pertes d'Airbus liés aux retards sur ses programmes notamment le géant A380. Le groupe Lagardère (actionnaire à 15% qui va descendre à 7,5%) a annoncé qu'il renonçait à sa quote part soit quinze millions d'euros par solidarité avec les salariés compte tenu des efforts actuellement demandés à ces derniers. L'Etat français, également actionnaire à 15%, devrait faire de même.

Le conseil d'administration n'avait pu se mettre d'accord sur le versement éventuel d'un dividende au titre de l'exercice 2006 et n'avait soumis aucune proposition aux actionnaires. Rüdiger Grübe, le nouveau co-président du conseil d'administration d'EADS, lors d'un compte-rendu de la réunion du conseil qui s'est tenu juste avant l'assemblée générale, a ajouté que, dans l'éventualité où les actionnaires voteraient malgré tout en faveur d'un dividende, il devrait être "significativement réduit".

Rüdiger Grübe a également dit que la question d'une augmentation de capital avait été évoquée lors du conseil, qui pourrait être nécessaire pour financer, entre autres, les quelque 10 milliards d'euros de coûts de développement de l'A350 XWB, qui doit rentrer en service en 2013.

Le conseil a estimé qu'une telle opération ne pouvait intervenir qu'au moment où des "progrès tangibles" auront été enregistrés sur la mise en place du plan de réduction des coûts d'Airbus baptisé "Power 8", mais également en matière de livraisons d'A380 et de commandes d'A350.

Dans des documents disponibles sur le site Internet du groupe européen d'aéronautique, de défense et d'espace, la maison mère d'Airbus indique qu'elle confirme ses prévisions pour 2007, à savoir un résultat opérationnel "stable" par rapport aux 399 millions d'euros de 2006, ainsi qu'une "légère baisse" de son chiffre d'affaires. Il est également confirmé que le free cash-flow sera "négatif".

Le résultat opérationnel d'Airbus sera négatif pour la deuxième année consécutive, en raison de la mise place du plan "Power 8" de réduction des coûts, des frais de lancement de l'A350 XWB, d'une hausse des coûts de recherche et développement et de l'impact de la baisse du dollar par rapport à l'euro. Airbus devrait livrer entre 440 et 450 appareils cette année. Le résultat opérationnel cumulé des divisions hélicoptères, défense et espace devrait être proche d'un milliard d'euros.

S'exprimant ce vendredi devant les actionnaires, Louis Gallois, PDG d'Airbus et co-président exécutif d'EADS a souligné que le groupe devait réduire ses coûts et se concentrer sur son coeur de métier. "Airbus produit des avions remarquables, mais les temps ont changé plus vite qu'elle ne s'est adaptée", a-t-il déclaré.

Il a rappelé la nécessité de "réduire de 30% les frais généraux, ce qui conduit à réduire de 10.000 le nombre des salariés travaillant dans les structures" afin de permettre un gain de 700 millions d'euros (mais qui nécessitera au départ un provisionnement de 680 millions au premier trimestre). "Le deuxième volet est de concentrer les activités sur le coeur de métier en mettant au point un réseau de partenaires solides pour partager les frais de frais de développement et les risques, sinon, le fardeau est trop lourd, nous en faisons trop en interne", a-t-il ajouté.

Louis Gallois a enfin affirmé qu'il fallait "intégrer davantage l'entreprise". "Nous sommes au milieu de la rivière, certains disent qu'il faut se retrancher d'un côté du Rhin mais il faut penser plus large, tendre la main vers l'autre rive", a-t-il ajouté. "Nous ne pouvons avoir quatre structures industrielles dans la même entreprise" a-t-il expliqué.

Le fait de se concentrer sur le coeur de métier avec la vente de plusieurs usines à des partenaires devrait de son coté améliorer le résultat opérationnel (Ebit) d'environ 200 millions d'euros. Les progrès en matière de fabrication pourraient permettre d'économiser 150 millions d'euros et la réorganisation des chaînes de montage un peu moins de 100 millions.

Louis Gallois a par ailleurs rappelé que le groupe s'attendait à une "nouvelle perte importante d'Airbus en 2007 liée aux frais de restructuration, au retard de l'A380, aux frais de lancement de l'A350 et à l'augmentation des dépenses de recherche-développement". Airbus s'attend à "une baisse à un chiffre" du chiffre d'affaires liée à la dégradation de la parité euro-dollar, ainsi qu'à une légère baisse des commandes, une évolution à préciser après le salon aéronautique du Bourget qui se tiendra du 18 au 24 juin prochains, près de Paris.

Les salariés des sites Airbus de Nantes et de Saint-Nazaire reconduisent leur grève
Ils se déclarent en effet insatisfaits des dernières propositions de la direction. Celle-ci avait proposé jeudi soir "une augmentation salariale de 2,5%", lors d'une première réunion de négociations salariales à Toulouse, ainsi qu'"une prime exceptionnelle de 500 euros" versée à l'ensemble du personnel le 1er juin, selon des sources concordantes.
Les grévistes avaient entamé un mouvement il y a une semaine maintenant, pour réclamer une prime exceptionnelle, en réaction à l'annonce par la direction de l'avionneur du versement cette année de primes de 2 à 10 euros seulement, contre 1.200 à 1.800 en 2006. Cette décision était survenue peu après l'annonce que Noël Forgeard, l'ancien président exécutif d'EADS, avait touché 8,4 millions d'euros lors de son éviction en juillet 2006.
Selon la CFDT et la CGT, les salariés de Nantes et Saint-Nazaire exigent "une prime exceptionnelle de 3.000 euros et une augmentation des salaires de 5%". Des revendications très éloignées de ce que la direction est prête à consentir.

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