Schneider accable la Commission européenne sur le dossier Legrand

Le groupe français de matériel électrique réclame à la Commission des indemnités de 1,66 milliard d'euros en réparation de sa fusion ratée avec le français Legrand.

La Commission Européenne se retrouve sur le banc des accusés... Le groupe français de matériel électrique Schneider a accablé ce mercredi l'institution communautaire devant la Cour de justice de Luxembourg. En cause: le refus de la Commission d'autoriser la fusion entre Schneider et l'équipementier électrique Legrand. Une "faute particulièrement grave" selon l'entreprise française, qui lui réclame des indemnités de 1,66 milliard d'euros, un montant sans précédent dans une procédure de ce genre.

En janvier 2001, les deux groupes avaient annoncé leur fusion, qui devait créer le numéro un mondial de l'appareillage électrique de basse tension et des automatismes industriels. Mais quelques mois plus tard, les services de la concurrence de la Commission, sous la houlette du commissaire Mario Monti, avaient bloqué l'opération, alors que le rapprochement entre les deux groupes français était déjà effectif. Un veto qui avait contraint Schneider à revendre Legrand et qui lui avait occasionné des pertes financières très importantes.

En 2002, la justice européenne, saisie par le groupe français, avait déjà sévèrement critiqué l'argumentation de la Commission et annulé son veto. Ce mercredi, devant la Cour de justice, le groupe a reproché en bloc à l'exécutif européen d'avoir "violé le droit de la concurrence" communautaire, d'avoir "violé ses droits à la défense" lors de la procédure d'examen de la fusion, d'avoir "manqué de loyauté" dans les discussions, et enfin de l'avoir "obligé à revendre rapidement Legrand" alors que les conditions de marché n'étaient pas favorables.

Lancement d'un plan d'actionnariat salarié
Schneider Electric a annoncé ce mercredi le lancement d'un plan d'actionnariat salarié, à travers une augmentation de capital à laquelle les seuls salariés pourront souscrire du 1er au 5 juin. Cette augmentation de capital réservée sera lancée début juillet. Les modalités de l'émission, notamment le prix de souscription des nouvelles actions, établi "sur la base de la moyenne des 20 derniers" jours de Bourse, seront arrêtées par le directoire le 31 mai, a indiqué Schneider. Sans donner de montant, le groupe rappelle que l'assemblée générale des actionnaires du printemps 2006 avait autorisé le directoire à augmenter le capital social à travers l'émission d'actions nouvelles réservées aux salariés "dans la limite de 5% du capital" - soit dans la limite de 96,57 millions d'euros. L'opération s'adresse aux salariés adhérents au plan d'épargne entreprise de Schneider, ainsi qu'aux "entités constituées en faveur des salariés", a précisé le groupe.

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