La plate-forme électronique de transactions boursières créée par des banques d'affaires (dont Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, Merrill Lynch, BNP Paribas), devait démarrer en novembre prochain. Mais finalement, elle "n'ouvrira pas avant l'été prochain",a déclaré Romeo Lacher, directeur de l'activité clientèle privée de Credit suisse, au quotidien économique allemand Handelsblatt dans son édition du jour. Elle avait déjà été repoussée une première fois au premier trimestre 2008 en raison de "problèmes technologiques".

Turquoise a pour vocation de concurrencer le London Stock Exchange, la Deutsche Börse et Euronext sur le négoce des actions européennes. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'entrée en vigueur de la directive MIF (Marchés d'instruments financiers), le 1er novembre prochain, qui met fin au monopole des opérateurs boursiers traditionnels et autorise l'exercice de plates-formes alternatives (Turquoise, Chi-X...). Cette nouvelle concurrence devrait permettre de dégager selon les estimations une économie de 400 millions d'euros sur la négociation des actions pour les investisseurs. Elle va en effet conduire les opérateurs de marché à réduire leurs commissions de 20 à 50% selon les pays (actuellement, la moyenne sur les négociations sur actions se situe autour de 1 euro par transaction) ce qui va remettre en cause leurs marges opérationnelles élevées de 35% à 55%. D'ici 4 à 5 ans, il pourrait ne subsister que 3 à 4 opérateurs de marché.

Ce contexte explique les mouvements capitalistiques actuels entre les opérateurs. La Deutsche Börse à Francfort a annoncé hier soir n'être pas intéressé par l'acquisition de la participation de 31% que le Nasdaq détient dans le London Stock Exchange.