Dans les coulisses de la justice internationale

Dans "La liste de Carla", le réalisateur Marcel Schüpbach montre pour la première fois le travail de la procureure générale au tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, Carla del Ponte.

Le 11 juillet 2005, les habitants de Srebrenica commémorent le dixième anniversaire du massacre de 8.000 musulmans bosniaques. Carla del Ponte, la procureure générale au tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie depuis août 1999, a décidé de rester à La Haye, considérant que sa tâche n'est pas terminée. Les principaux responsables de cette tragédie sont toujours en fuite, ce qu'elle considère comme un échec.

Le réalisateur Marcel Schüpbach a tourné caméra à l'épaule le portrait en gros plans de cette femme déterminée à poursuivre en justice les criminels de guerre, qu'il a suivie pendant cinq mois. Pour la première fois dans l'histoire de la justice internationale, on la découvre dans son travail quotidien à La Haye, avec son équipe, mais aussi lors de ses déplacements dans les Balkans. Là, cette femme parmi les mieux protégées au monde, qui ne se déplace qu'en véhicule blindé et entourée de gardes du corps, ne mâche pas ses mots devant les dirigeants serbes et croates qui rechignent à coopérer pour l'arrestation des responsables du massacre.

Le réalisateur fait aussi de fréquents allers-retours à Srebrenica, où les témoignages des mères des victimes sont des moments émouvants. Malgré la pugnacité de Carla del Ponte, elles expriment leurs doutes quant à l'action de la communauté internationale pour que justice soit rendue un jour.

Tout au long du film, la procureure n'a de cesse de faire pression sur les plus hautes instances politiques internationales, l'Union européenne, Washington et le conseil de sécurité de l'ONU. Elle dénonce, sans relâche, les efforts insuffisants de la communauté internationale pour la traque des criminels de guerre et appelle à plus de coopération entre toutes les parties. Son mandat expire en septembre 2007, il lui reste peu de temps pour mettre la main sur la poignée de criminels toujours en cavale.

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