La tension monte sur le groupe français de BTP Eiffage. A deux semaines d'une assemblée générale décisive (le 18 avril prochain), Eiffage annonce que l'espagnol Sacyr Vallehermoso a franchi à la hausse le seuil de 33 % de son capital et de 29 % de ses droits de vote. En outre, un autre groupe hispanique, Grupo Rayet a déclaré le franchissement des seuils de 1, 2, 3 puis 4% de son capital et de ses droits de vote. Premier actionnaire d'Eiffage, Sacyr détenait jusque là 32,1% du capital, devant les salariés (22,4%), la Caisse des dépôts (8,5%), le management (5%) et l'autocontrôle (2,6%).

Certes, il est encore trop tôt pour savoir si Gruppo Rayet est un allié de Sacyr dans le conflit ouvert qui l'oppose à Eiffage. Mais une chose est sûre. L'approche du seuil de 33,3 % permet au groupe espagnol de mettre la pression sur Eiffage. Le franchissement à la hausse du seuil d'un tiers du capital ou des droits de vote d'Eiffage par Sacyr rendrait en effet obligatoire le dépôt d'une offre sur la totalité du capital. "Nous n'avons pas franchi la barre de 33,3% du capital d'Eiffage ni celle du tiers de ses droits de vote qui nous obligerait à lancer une offre en France et nous n'en avons pas davantage l'intention", a cependant précisé un porte-parole de Sacyr Vallehermoso.

Le groupe espagnol souhaite obtenir une représentation au conseil d'administration d'Eiffage et, après un premier échec en 2006, il a soumis des résolutions en ce sens à la prochaine assemblée générale. Jusqu'à présent Eiffage s'y est toujours opposé. Dernier rebondissement en date : jeudi dernier Eiffage a confirmé son refus d'accorder cinq sièges d'administrateurs à Sacyr.

Portée par les rumeurs, l'action Eiffage est passée d'environ 73 euros début mars à 122 euros aujourd'hui en clôture. Elle a flambé de 11% depuis le début de la semaine.