Il y a foule devant la Bourse de Shanghai. Une foule d'établissements financiers, qui souhaitent tenter l'aventure des marchés d'actions. Le gouvernement chinois vient de lancer la restructuration de l'Agricultural Bank, ce qui devrait déboucher sur une introduction en Bourse, dans le sillage d'Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) et de Bank of China l'an dernier, de China Construction Bank et, encore plus récemment, d'Industrial Bank. Cette dernière a annoncé lundi vouloir lever jusqu'à 21 milliards de yuans (2,7 milliards de dollars), lors de son introduction à la Bourse de Shanghai, qui devrait intervenir le 5 février, selon le quotidien Oriental Morning Post.

Fin octobre, ICBC avait récolté sur le marché près de 22 milliards de dollars, soit la plus importante introduction en Bourse de tous les temps. Le 9 janvier 2007, c'était au tour de China Life de faire ses débuts à la Bourse de Shanghai, ce qui avait permis au premier assureur chinois d'engranger 3,6 milliards de dollars. Son concurrent Ping An Insurance, numéro deux du secteur en Chine, pourrait lui aussi être coté à Shanghai d'ici quelques mois, selon la presse chinoise. Et China Reinsurance, l'unique groupe chinois de réassurance, s'apprête à se restructurer en vue de s'introduire en Bourse, a indiqué aujourd'hui dans les journaux chinois Wu Dingfu, le président de la Commission de régulation du secteur des assurances.

Si la finance chinoise a soif de cotation en Bourse, c'est - notamment - pour se donner les moyens de concurrencer les banques étrangères, qui viennent chasser en Chine. Depuis le 11 décembre 2006, date de l'ouverture du secteur bancaire chinois, les institutions étrangères peuvent désormais - sous certaines conditions toutefois - accéder à l'ensemble de la clientèle chinoise via des opérations en monnaie locale. Une concurrence redoutable en termes de palette de métiers et de produits.