Curieusement, Anglogold se retrouve déficitaire au troisième trimestre, avec une perte nette de 2,02 milliards de rands (310 millions de dollars), contre un bénéfice de 1,47 milliard un an auparavant, alors même que le cours de l'or flirte avec un plus haut de près de 30 ans, à 800,80 dollars l'once le 31 octobre.

Le paradoxe n'est qu'apparent. Le troisième producteur d'or au monde pâtit de l'importance de son "hedge book", qui s'élève à 10,58 millions d'onces. Ce carnet répertorie les quantités d'or destinées à être vendues dans le futur, à un prix fixé à l'avance. Cette politique de couverture a vocation à assurer des revenus stables à Anglogold. Mais elle empêche le groupe de profiter à plein de la hausse du métal jaune.

Conséquence, Anglogold va étudier différentes façons de réduire la taille de son "hedge book", indique son président Mark Cutifani, qui a succédé à Bobby Godsell le 1er octobre, au moment où Anglo American avait réduit sa participation dans le capital d'Anglogold, de 41,6 % à 17,3 %. Un abaissement qui "nous donne la maîtrise de notre stratégie", se félicite Mark Cutifani.

La stratégie du nouveau patron d'Anglodold réside pour l'heure essentiellement dans la révision du portefeuille d'actifs du groupe, révision qui s'achèvera fin février. Et au terme de laquelle le groupe devrait céder ses mines les moins rentables. De plus, Anglogold, qui produit la moitié de son or en Afrique du Sud, cherche à se diversifier géographiquement, en République démocratique du Congo, en Colombie et peut-être en Chine.

Par ailleurs, le groupe vient d'interrompre l'activité de sa mine de Tautona, à l'ouest de Johannesburg, en raison d'une chute de pierre qui a provoqué la mort d'un mineur. Il s'agit du 27ème décès dans les mines d'Afrique du Sud d'Anglogold, depuis le début de l'année.