Les femmes toujours loin des lieux de pouvoir, selon un rapport du CES

Les femmes représentent près d'un actif sur deux mais ne sont que 17% parmi les chefs d'entreprise, selon un rapport du Conseil économique et social (CES) publié ce mercredi. Les trois quarts des entreprises n'ont toujours pas signé d'accord sur l'égalité professionnelle.

Les femmes sont encore largement sous-représentées dans les lieux de décision en France, selon un rapport du Conseil économique et social (CES). Six ans après le rapport de Michèle Cotta qui soulignait les difficultés d'accès des femmes aux postes de responsabilité, et malgré des "mesures législatives, incitations ministérielles, colloques et études", la situation n'a guère changé, constate le CES à quelques jours de la Journée internationale des femmes, le 8 mars.

Malgré un taux d'activité en constante augmentation (46% de la population active), les femmes ne représentent que 17% des dirigeants d'entreprises et 7% dans la gouvernance des grandes sociétés cotées. Le nombre de femmes cadres a augmenté, mais ne représente qu'un peu plus du quart de l'ensemble.

Le rapport souligne la faible place des femmes dans les cabinets ministériels, les conseils généraux, ainsi que le peu de femmes maires ou préfets. Les femmes sont toujours victimes du fameux "plafond de verre", barrière invisible mais réelle qui bloquerait leur progression professionnelle.

Elles sont aussi contraintes, souligne l'auteur du rapport, Monique Bourven, par une "paroi de verre, plus insidieuse": quand les femmes parviennent à des postes de haut niveau, c'est le plus souvent dans des services transversaux, comme les ressources humaines ou la communication. Ces deux secteurs concernent huit postes de direction sur les dix-huit confiés à des femmes dans les sociétés du CAC 40.

De même, on trouve plus de femmes cadres dans les postes d'expertise que dans l'encadrement hiérarchique stricto sensu. En 2003, les femmes étaient deux fois plus nombreuses que les hommes à n'encadrer personne.

La gestion des carrières par les entreprises "maintient les femmes dans des postes plus périphériques, les postes plus opérationnels et hiérarchiques étant confiés à des hommes", souligne le rapport. La "culture" d'entreprise, les horaires qui se prolongent, la mobilité requise à une tranche d'âge où les femmes ont des jeunes enfants, les "réseaux" et système de cooptation dans les nominations de dirigeants, jouent en faveur des hommes. Les trois quarts des entreprises n'ont toujours pas signé, comme la loi les y oblige, un accord sur l'égalité professionnelle, note le CES.

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