Eurotunnel : la justice avalise le plan de sauvegarde

Le tribunal de commerce a avalisé ce matin le plan de restructuration de la dette, déjà approuvé par les créanciers et les obligataires de l'exploitant. Le tribunal donne au groupe 37 mois pour exécuter le plan. Pour boucler sa sauvegarde, le groupe doit ensuite obtenir l'aval des actionnaires via leur participation à une offre publique d'échange.

Le sort d'Eurotunnel devrait bientôt passer entre les mains de ses actionnaires. Le tribunal de commerce de Paris a avalisé ce lundi matin le plan de sauvegarde d'Eurotunnel qui prévoit la restructuration financière du groupe, permettant ainsi à l'exploitant du tunnel sous la Manche d'éviter définitivement un dépôt de bilan. Le tribunal de commerce "arrête le plan de sauvegarde et désigne Jacques Gounon (le PDG du groupe, NDLR) pour exécuter le plan de sauvegarde", a annoncé la présidente du tribunal de commerce Pierrette Rey. Le tribunal, qui avait placé Eurotunnel sous sauvegarde judiciaire l'été dernier, donne au groupe 37 mois pour exécuter le plan.

Le plan, récemment avalisé par les créanciers d'Eurotunnel, prévoit de diviser par deux sa dette de 9 milliards d'euros et de créer une nouvelle société, Groupe Eurotunnel, via une offre publique d'échange (OPE) de titres proposée aux actionnaires. Le calendrier des événements à venir devrait être précisé par le groupe très rapidement.

Mi-décembre, Jacques Gounon avait indiqué qu'il souhaitait voir finaliser la mise en place du plan de sauvegarde à la fin du premier trimestre, après une OPE organisée en février. Le groupe espère aussi voir son action de nouveau cotée à la Bourse vers fin janvier. Elle est suspendue à Paris depuis mai 2006, au prix de 44 centimes d'euro.

Reste désormais à convaincre les 800.000 actionnaires existants de souscrire à l'OPE. Selon Eurotunnel, l'offre ne serait un succès que si au moins 60% des actionnaires y participent. Mais déjà quelques voix discordantes se sont fait entendre. Certains actionnaires se considèrent lésés par la restructuration, qui risque de diluer leur part à 13% du capital. Certains exigent d'être consultés en assemblée générale avant l'OPE, ce que refuse pour l'instant le groupe.

De plus, pour lancer son OPE, Eurotunnel devra avoir obligatoirement fait certifier ses comptes 2005, ce qui n'est toujours pas le cas en raison de la procédure d'alerte lancée par les commissaires aux comptes début 2006. A l'issue de l'audience du tribunal de commerce de Paris, Jacques Gounon déclare souhaiter publier les comptes 2005 d'Eurotunnel lors de "la deuxième quinzaine de février". Dans la foulée devrait être également publié les comptes 2006 en même temps que ceux de 2005.

La procédure de sauvegarde lancée le 2 août par le tribunal de commerce donnait au groupe six mois pour renégocier sa dette avec ses créanciers. Pendant ce temps, le paiement de la dette et de ses intérêts a été suspendu.

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