La CFDT cadres avance des idées pour favoriser l'insertion professionnelles des diplômés d'université

Les participants au colloque, auquel ont participé représentants du ministère de l'emploi, de l'université et du monde de l'entreprise, ont insisté sur l'orientation précoce, l'adapatation des cursus et l'ouverture de l'entreprise.

Tout commence avec une déclaration, approuvée par tous les participants au débat sur l'université et les jeunes diplômés organisé vendredi 2 février par la CFDT-Cadres : il est urgent d'inscrire l'objectif d'insertion professionnelle dans la liste des missions de l'université - selon la loi, celle-ci n'est dotée que de fonctions en matière d'éducation et de recherche. Représentants du ministère de l'emploi, de l'université et du monde de l'entreprise ont ainsi débattu pendant près de quatre heures sur les solutions à apporter afin de résorber les difficultés d'accès au marché du travail des étudiants.

Le rapport Hetzel, récemment remis au Premier ministre, sert de fil conducteur aux discussions. Première nécessité évoquée : mieux orienter les élèves. "Le système désavantage ceux qui n'ont pas accès à l'information par leurs propres réseaux", remarque Françoise Bouygard, déléguée adjointe à l'emploi et à la formation professionnelle au ministère. Dans la salle, les propositions fusent : organiser des partenariats entre universités et lycées, rationaliser les structures d'information, diffuser des notes sur les secteurs qui recrutent et les diplômes porteurs méconnus comme les IUP ou les IAE. "Chaque filière devrait afficher les métiers exercés par les diplômés et les taux d'échec", poursuit-elle.

Des mesures qui impliquent la constitution de réseaux d'anciens, mais aussi l'instauration d'un système d'accompagnement à la recherche de travail : banque de stages, constitution de réseaux d'entreprises partenaires. Certaines universités se sont déjà lancées. Un site de l'université de Cergy permet depuis juillet 2006 à tous les étudiants de déposer leurs CV et d'avoir accès aux annonces des certaines sociétés. L'établissement a aussi institué un observatoire qui suit le parcours des diplômés de certains masters.

L'insertion professionnelle passe surtout par l'évolution des cursus : "à part quelques exceptions, ils ne sont pas assez en lien avec le monde du travail", estime Françoise Bouygard. Certains misent sur de nouvelles filières : "l'UFR de Lettres, propose désormais des masters pro porteurs comme Chef de projet européens ou Transports & environnement", indique Thierry Coulhon président de l'université de Cergy. D'autres considèrent que le développement de la formation continue et de la validation des acquis de l'expérience permettraient de mieux connecter les deux mondes : "si on recrute un jeune à Bac +2, avec la garantie qu'il pourra suivre un master dans quatre ans, c'est très motivant pour lui. On lui offre la possibilité de se construire un parcours professionnalisant", estime Bernard Masingue, responsable de la formation chez Véolia.

Autre solution envisagée : l'apprentissage. Un sondage réalisé par la Confédération Etudiante indique que l'extension de ce mode d'étude serait, pour les élèves, la première priorité de réforme. En effet, la formule séduit : tremplin idéal pour décrocher un premier emploi, elle permet aussi de percevoir un salaire. L'université de Cergy propose ainsi un master en alternance en partenariat avec Véolia, qui participe à la définition d'un programme orienté autour du management de l'environnement. Les apprentis passent trois semaines par mois dans l'entreprise, et sont embauchés en CDI après leur diplôme.

Tous s'accordent enfin sur un dernier point : les entreprises doivent elles aussi faire un effort de dialogue. "Elles méconnaissent les qualités des diplômés de l'université, elles ne s'informent pas assez de l'évolution des cursus" regrette Thierry Coulhon. Et Françoise Bouygard d'ajouter : "En France, on baigne trop dans une logique d'adéquation parfaite entre emploi et formation. Ce n'est pas le cas en Angleterre, où on estime par exemple que les littéraires ont des compétences nouvelles à apporter aux entreprises". On raconte qu'à La City, les diplômés de psychologie seraient d'excellents traders...

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