Face à la grève, ruée sur les Vélib'

Peu encombrée d'habitude aux heures très matinales, la chaussée était chargée ce jeudi matin de Français désireux de se rendre à leur travail sans arriver (trop) en retard. Les Vélib' parisiens ont été pris d'assaut.

Ce devait être la France en panne. Cela a plutôt été la France en marche, ou à vélo, en rollers, en scooters... Dès sept heures et demi du matin, ce jeudi, à cause de la grève dans les transports (SNCF, RATP, transports régionaux...) pour protester contre la réforme des régimes spéciaux de retraite lancée par le gouvernement, les rues et trottoirs ont été pris d'assaut. Peu encombrée d'habitude à cette heure matinale, la chaussée était chargée de Français désireux de se rendre à leur travail sans arriver (trop) en retard.

Surprise, certaines lignes de métro parisiennes (comme la 1 sans parler de la 14 qui est tout automatique) fonctionnaient plutôt bien. Mais pas toutes et surtout pas très longtemps. D'autres se sont carrément arrêtées. La situation s'est en effet aggravée alors que la matinée avançait. Certains ont du renoncer et repartir chercher leur voiture ou un autre mode de transport. Il valait donc mieux partir tôt ce jeudi matin.

Les fameux Vélib' parisiens à propos desquels on parlait d'une éventuelle grève - du système informatique ou des agents chargés de veiller à leur bonne mise en place dans les stations - étaient au rendez-vous presque partout. Ils ont été évidemment pris d'assaut, y compris par des gens peu habitués à faire du vélo, leur coup de pédale vacillant en témoignait. La Mairie de Paris révèle qu'à 9 heures, ce système enregistrait 27.000 utilisations, soit près du double des 14.000 utilisations en temps habituel à cette heure. Des "mesures spécifiques" de renforcement des effectifs de maintenance ont été prises pour cette journée de grève.

Curieusement, le trafic routier ne paraissait pas beaucoup plus dense qu'à l'habitude à condition là encore de rouler tôt. Les utilisateurs de voitures et de scooters témoignaient d'une relative facilité, parfois même d'une fluidité plus importante que d'habitude. Une impression à corriger : une de nos collaboratrices qui habite face au périphérique souligne qu'il était plus chargé que d'habitude ce matin, même impression pour les grands axes et les carrefours. Le trajet entre Neuilly-sur Seine et La Défense était également très chargé.

Mais pour ceux qui habitent loin de leur lieu de travail, la galère a bien été au rendez-vous : pas de trains (5% de circulation seulement Guillaume Pepy, le directeur général exécutif de la SNCF) selon ni, en Ile-de-France, de RER (rien sur les lignes A et B), ou très peu, et tout de même des bouchons. Le co-voiturage, organisé y compris sur Internet, a fonctionné mais cela n'a pas été un raz-de-marée. Pas question de donner ici l'impression que cette matinée du jeudi a été un lit de roses quand certains ont perdu des heures en fulminant. Mais force est de constater que cela a été loin d'être la galère partout. Les transports urbains d'une trentaine de villes de province, où des salariés sont mobilisés sur d'autres revendications, ont été plus légèrement perturbés qu'à Paris.

Mais attention à ce soir, quand il faudra rentrer chez soi.

A noter que le secteur de l'énergie où certains syndicats appelaient à la grève a été touché. 80 à 100% des équipes de conduite des centrales nucléaires étaient en grève, selon un porte-parole de la CGT des Mines et de l'energie. D'où des coupures d'électricité de ci, de là, même - ce n'est sans doute pas un hasard - au pavillon de la Lanterne, près de Versailles, traditionnelle résidence de week-end des Premiers ministres mais qui abrite depuis l'élection présidentielle, Nicolas sarkozy sa famille et ses collaborateurs, l'hôte de Matignon, François Fillon ayant dû "se rabattre" sur le château de Rambouillet (dont on ignore s'il connait aujourd'hui des coupures d'électricité...).

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