Berlin souhaite la poursuite de la collaboration entre Siemens et Areva

Lors d'une rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy au nord de Berlin, la chancelière allemande s'est prononcée pour le maintien de la collaboration en matière énergétique avec la France, à travers Siemens qui détient une participation dans Areva. Les deux dirigeants ont par ailleurs pris des engagements communs pour renforcer la stratégie de Lisbonne et appelé à une transparence du capitalisme financier.

La chancelière allemande Angela Merkel s'est prononcée ce lundi pour la poursuite de la relation industrielle entre le groupe français présent dans le nucléaire, Areva, et l'allemand Siemens, qui détient 34 % de la filiale Areva NP (anciennement Framatome).

Lors d'un point de presse en marge d'une rencontre informelle avec le président Nicolas Sarkozy, au nord de Berlin , Merkel a déclaré voire un grand intérêt en vue d'une "étroite collaboration" entre les deux pays en matière nucléaire, soulignant qu'aucune décision n'est encore tombée à ce sujet.

Le président français a de son côté affirmé que la France était prête à se renforcer dans l'énergie nucléaire en y associant l'allemand Siemens. Alors que Berlin a fait le choix sous l'ancien gouvernement Schröder (SPD) de sortir de ce type d'énergie, et que ce choix doit perdurer au moins jusqu'au terme de la grande coalition en 2009, Sarkozy n'a pas voulu s' "immiscer dans un débat de politique allemande", tout en défendant le choix du nucléaire fait par la France qui "n'a pas à le regretter".

Au-delà du cadre national, le président français a l'intention en d'étendre la réflexion à l'Europe sur les questions de politique énergétique. En prenant l'exemple sur des achats de gaz à l'extérieur du Continent et qui pourraient être réalisés en commun. Il a également insisté sur le développement des énergies renouvelables, un cheval de bataille de la chancelière allemande.

A côté de la main tendue par Paris à Berlin sur le nucléaire, les deux dirigeants se sont entendus pour réclamer plus de transparence sur les marchés financiers. "Il faut moraliser le capitalisme financier", a souligné Nicolas Sarkozy, pour ne pas laisser quelques "spéculateurs" faire la pluie et le beau temps sur les marchés. Les agences de notation doivent de leur côté "mieux faire leur travail" et il s'agit par ailleurs de "protéger l'industrie de nos prédateurs". "Un concurrent achète un autre, c'est d'accord. Mais qu'un prédateur (...) se paie sur la bête, nous ne l'acceptions pas", a-t-il martelé, se défendant de vouloir mener ici un combat protectionniste. "Nous voulons moderniser nos économies, mais sans être naïfs", a-t-il ajouté. Berlin réfléchit en ce moment à prendre des mesures pour protéger ses industries stratégiques.

Les deux dirigeants ont aussi adopté une déclaration commune sur la compétitivité européenne pour "renforcer la stratégie de Lisbonne grâce à des mesures économiques externes". Les deux pays voisins veulent agir en commun "en vue d'un accord équilibré et global dans le cadre du cycle de Doha" en matière de conditions commerciales et d'investissements sur la planète. Angela Merkel a souligné qu'il est bien question ici d'exiger une "réciprocité" vis-à-vis d'autres puissances de la planète, alors que l'Europe montre déjà qu'elle dispose des marchés les plus ouverts, que ce soit les bourses ou l'accès à la commande publique.

Berlin soutient par ailleurs la proposition de Nicolas Sarkozy de mettre sur pied un conseil des sages devant réfléchir à l'horizon de 30 ans sur l'avenir de l'Europe.

Ce sommet informel aura aussi servi à préparer un conseil des ministres commun entre les deux pays qui se tiendra à Berlin en novembre. Après le passage de pouvoir à l'Elysée, il s'agit d'emprunter un "nouveau chemin", a indiqué Merkel, en avançant de manière concrète sur des sujets comme l'intégration.

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