Panorama 2006 : Les métiers sur lesquels il fallait miser

S'agissant des tendances du marché de l'emploi, les acteurs de la finance le confirment : l'année 2006 a été excellente. Beaucoup de métiers de la Banque/Assurance sont concernés. Excepté quelques rares exceptions, les valeurs montantes l'emportent. En témoigne ce rapide tour d'horizon que nous vous avons concocté.

LES METIERS "IN"

Banque privée : "Il y a eu une énorme demande sur les gérants de fortune et les gérants de gestion de patrimoine en 2006 et cela devrait d'ailleurs continuer en 2007. Ce secteur se développe beaucoup en ce moment en raison de l'apparition de nouvelles fortunes entrepreneuriales, créées notamment durant la bulle internet. La transmission et la vente de sociétés dans le contexte du papy-boom créent également une forte demande en matière de conseil et de gestion de patrimoine. De plus en plus concurrentiel, la gestion privée a vu se développer la chasse de talents à un rythme très soutenu cette année", relève Thierry Mageux, directeur division banque/assurance chez Robert Half International.

Equity Capital Markets : "Entre 2001 et 2005, les introductions en bourse (IPO) ont été rarissimes. 2006 a été au contraire marqué par la reprise. Parallèlement, de nombreuses opérations ont été menées sur les sociétés cotées. Les départements concernés sont en sous-effectifs dans cette matière et recrutent donc massivement. Les profils expérimentés avec une double formation école de commerce et droit sont les plus sollicités", expose Gwenola Cizeau, consultante chez Equiteam, cabinet de conseil en recrutement spécialisé dans les fonctions juridiques et fiscales.

Private Equity : "L'industrie des acquisitions vit actuellement un très fort processus de professionnalisation, d'internationalisation et de croissance", constate José-Miguel Gaspar, professeur titulaire de la nouvelle Chaire Private Equity de L'ESSEC, créée fin 2006. Une tendance portée par l'environnement fiscal et réglementaire du capital-investissement qui est devenu, en trois ans, plus favorable en France qu'au Royaume-Uni, tenu jusqu'ici pour modèle, selon une étude de la Fédération professionnelle européenne et de KPMG publiée en décembre 2006.

Les quants : "2006 a été une année de grande pénurie en France : ces spécialistes de la modélisation, sont attirés par d'autres places financières comme Londres,New York sans oublier les places asiatiques. Par ailleurs, beaucoup d'analystes quantitatifs sont partis vers des fonctions de structureurs ou de traders sur produits structurés. Il y a eu un besoin énorme des clients sur les produits dérivés et structurés cette année. La tendance ne devrait pas s'inverser les prochains mois", estime Domitille Lamouroux, associé du cabinet de recrutement Alchimie Conseil.

Financement de projets, notamment les PPP (partenariats publics privés) : "Beaucoup de cabinets d'avocats souhaitent développer cette activité. Le problème, c'est que l'essor de l'activité, initié par l'ordonnance de 2004, bute sur des difficultés en matière de recrutement. Il est en effet très difficile pour les acteurs qui souhaitent s'y investir (les cabinets d'avocats anglo-saxons et les banques en général) de trouver des professionnels avec 2 à 5 ans d'expérience, ayant de solides connaissances en financement mais aussi en droit public", observe Anne-Cécile Nègre, consultante chez Equiteam, un cabinet de conseil en recrutement spécialisé dans les fonctions juridiques et fiscales.

Vendeurs institutionnels : "La reprise des achats de fonds a débuté en 2005 et s'est confirmée en 2006. Il y a eu également l'effet positif du renforcement des fonds collectifs et le développement de fonds plus pointus comme les hedge funds ou le private equity. Les sociétés de gestion ont ainsi recruté de manière significative des vendeurs cette année, y compris des sociétés étrangères nouvellement installées sur Paris qui ont cherché des professionnels pour générer de la demande", Jérôme Jouanneau-Courville, directeur du cabinet de recrutement parisien Norman Alex et Ivor Alex, responsable du groupe, basé à Monaco.


LES METIERS "OUT" OU PRESQUE

Financements d'actifs maritime et aérien : "Le recrutement sur ce secteur, un peu passé de mode, a été très calme en 2006 surtout sur les fonctions juridiques, confirmant une tendance amorcée en 2005. Contrairement aux financements LBO, immobiliers et de projets, cette branche peine à attirer les candidats. Cette activité, florissante il y a dix ans, se développe aussi à un rythme plus lent que par le passé.", Anne-Cécile Nègre, consultante chez Equiteam, cabinet de conseil en recrutement spécialisé dans les fonctions juridiques et fiscales.

Spécialistes IFRS : Fin 2005, ils étaient encore très recherchés. Ils le sont moins désormais, alors que la plupart des grands groupes sont passés aux normes IFRS. Résultat : les salaires n'ont plus grand-chose à voir avec le niveau qu'ils avaient atteint pendant le rush des années 2003-2005. "En 2004, nous avions fait embaucher dans un grand groupe du CAC40 une brillante spécialiste IFRS de 28 ans à 100K€/an, se souvient Jean-Gabriel Picq, associé du cabinet de recrutement Westpoint. Aujourd'hui, la surenchère n'a plus lieu d'être en raison d'une baisse des besoins. Un professionnel avec 5 ans d'expérience touche entre 60 et 70K€/an".

Consultants en reclassement : Malgré un marché de l'emploi très dynamique, l'année 2006 a été moins faste pour les professionnels de l'"outplacement" que par le passé. Une situation analogue à celle constatée en Grande-Bretagne. A Londres, Michael Moran, directeur général de Fairplace, cabinet spécialisé dans le reclassement et les bilans de carrière, confirme : "Ce marché représente aujourd'hui 8 millions de livres (12M d'euros) contre 20 millions de livres dans les années 2002-2003 (30M d'euros). Les entreprises clientes avaient l'habitude de payer entre 40.000 et 50.000 livres (entre 59,6M et 74,5M d'euros) pour accompagner ce type de transition. Maintenant, elles ont du mal à payer plus de 2.000 livres (3.000M d'euros)".

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