La réforme universitaire provoque des remous

Les partenaires sociaux ont acueilli avec hostilité le projet de loi qui sera présenté mercredi prochain au Conseil des ministres. Nicolas Sarkozy indique que les université qui prendront leur autonomie budgétaire "recevront des moyens supplémentaires".

La nouvelle loi sur les universités est-elle déjà condamnée à passer à la trappe, comme tous les réformes ébauchés depuis quarante ans? Autonomie des universités sur la base du volontariat, allègement des procédures de recrutement, sélection des étudiants à partir du deuxième cycle: c'est une petite révolution que propose l'avant-projet de loi sur l'organisation de la nouvelle université qui sera présenté le 27 juin au Conseil des ministres. Présenté hier mardi aux syndicats d'enseignants et aux organisations étudiantes, le projet, jugé propice au creusement des inégalités, a reçu un accueil nettement hostile.

Les universités qui prendront leur autonomie budgétaire et de gestion des ressources humaines "recevront des moyens supplémentaires", a indiqué aujourd'hui le président de la République, Nicolas Sarkozy, devant les parlementaires UMP réunis à l'Elysée. La quasi totalité des partenaires sociaux, notamment les présidents d'université et les étudiants de l'Unef, avaient demandé que la nouvelle loi ne soit pas basée sur le volontariat. Tous défendaient le principe d'une date butoir, où les 85 universités françaises auraient le même fonctionnement.

Hier, le texte a immédiatement été qualifié de "douche froide" par Bruno Julliard, président des étudiants de l'Unef, leader du mouvement contre le CPE, qui a brandi la menace d'un mouvement à la rentrée "si le texte reste en l'état". Il a notamment regretté l'inscription dans le texte d'une entrée en deuxième cycle (master 1, bac+4) "dans les conditions définies dans les conseils d'administration": il s'agit de "sélection à l'entrée du master (bac+4) alors qu'on avait obtenu l'engagement qu'il n'y aurait pas de sélection", a dénoncé le responsable étudiant. "C'est un projet qui risque d'aboutir à des universités concurrentes, à plusieurs vitesses", a réagi Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, principale fédération de l'Education.

Le premier vice-président de la conférence des présidents d'université, Jean-Pierre Finance, s'est en revanche dit "en accord sur la démarche générale", satisfait notamment du renforcement du rôle du conseil d'administration qui "simplifie la gestion et la capacité de pilotage du président d'université".

Parmi les mesures s'imposant à tous, figurent l'élection des présidents d'université pour un mandat renouvelable de quatre ans, au lieu d'un seul mandat de cinq ans aujourd'hui. Les conseils d'administration seront réduits à 20 membres, dont trois étudiants et sept personnalités extérieurs, contre 60 membres à l'heure actuelle.

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