La scène politique française en pleine effervescence face à la crise du subprime

Dès son retour de vacances, la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, a fait le point sur la crise boursière qui sévit sur les marchés internationaux cherchant à rassurer les investisseurs. Le président de la république avait donné le "la" jeudi matin en adressant une lettre à la chancelière allemande, Angela Merkel, pour lui demander que le G7 adopte des mesures pour "renforcer la transparence du fonctionnement des marchés".La France se porte bien ! C'est le message que veut faire passer Christine Lagarde en accumulant les interventions. Jeudi, à Bercy, lors de son point presse, elle a indiqué qu' "elle ne croyait pas aujourd'hui en une contamination de l'économie réelle en France". Au micro de RTL jeudi matin, la ministre a expliqué que "les fondamentaux de l'économie française sont bons et le moral des investisseurs et des ménages devraient nous permettre d'avoir un bon troisième et quatrième trimestres". Sur RMC, elle a confirmé les objectifs de croissance pour 2007 et 2008, à 2,25 % et 2,5 %. A Bercy, tout le monde l'affirme : cette crise n'aura pas de conséquences sur les capacités des Français à emprunter. "Ce n'est pas un krach". Dans un entretien accordé au Parisien, Christine Lagarde insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un krach mais d'"une correction brutale des marchés, un simple ajustement". Selon le gouvernement, il faut "garder la tête froide" et analyser les risques financiers pris par les banques et les établissements financiers. Pour finir, face au CAC 40 qui a clôturé hier en dessous des 5 300 points, la ministre rappelle qu'il y a un an, il s'établissait à 5 100 points. En un mot : Bercy ne s'inquiète pas !Changement de ton à gauche, naturellement. Le Parti Socialiste interpellera d'ailleurs dès l'ouverture de la session extraordinaire de l'Assemblée (du 18 au 26 septembre) le gouvernement sur ce sujet. Julien Dray, porte parole du PS, a déclaré, dans le Parisien, que la majorité devra s'expliquer sur "les conséquences de cette crise boursière sur la croissance à venir et devra éclaircir sa stratégie économique d'avant et d'après la crise". Le député de l'Essonne appuie son propos, en affirmant "qu'on n'injecte pas 250 milliards d'euros sans que cela ait d'effet sur un surenchérissement du crédit et donc de la consommation". Le gouvernement devra aussi répondre sur le niveau d'implication des banques françaises et des investisseurs institutionnels puisque "la bourse française a été celle qui a le plus réagi", estime Julien Dray. Dans Libération, Laurent Fabius explique que "cette crise était prévisible. Quand on a une masse de crédits distribués sans aucune garantie et qu'en même temps l'économie se contracte, il finit forcément par y avoir un retournement". L'ancien ministre des Finances qui redoute que la France soit touchée, justifie cette crise par une forte "financiarisation" de l'économie.Le Parti communiste, lui, pointe du doigt les dix jours de silence du gouvernement et du Président de la République. Marie Georges Buffet réclame, dans un communiqué, que "le gouvernement fasse face à ses responsabilités : qu'il choisisse entre sauver les profits de quelques uns ou mettre en oeuvre un changement radical de politique en France et en Europe". Le PC s'inquiètent des répercutions de la crise estimant que la situation est "bien plus inquiétante qu'un simple soubresaut des marchés financiers", parlant même de possibilité de krach.Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, devrait rentrer à Paris samedi matin après ses "vacances" aux Etats-Unis.
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