AIG : le patron, Martin Sullivan, limogé

Le patron du premier assureur mondial, Martin Sullivan, a quitté ses fonctions dimanche, cédant finalement à la pression croissante des critiques contre les milliards de dollars de pertes essuyées par le groupe avec la crise financière.

Après le départ des patrons de Merrill Lynch et de Citigroup, celui d'AIG, premier assureur mondial, fait à son tour les frais, de la crise des subprime. Robert Sullivan (53 ans) va être remplacé au poste de directeur général par l'actuel président du conseil, Robert Willumstad, selon un communiqué d'AIG publié dimanche soir. Ce dernier cumulera les deux plus hautes fonctions à la direction du groupe, et sa nomination est effective immédiatement.

Ancien dirigeant de la banque américaine Citigroup, Robert Willumstad, 62 ans, a été nommé dimanche à l'issue d'un conseil d'administration réuni dans l'urgence."Le large spectre d'expérience de Robert en matière de direction et de services financiers en fait la personne qu'il faut pour aider AIG à traverser les turbulences des marchés, décider de changements organisationnels et reconstruire de la valeur pour l'actionnaire", a fait valoir AIG.

Robert Sullivan avait pris ses fonctions en 2005, après que son prédécesseur, Hank Greenberg, eut quitté son poste sur fond d'enquête des autorités américaines pour fraude comptable. Il a fait toute sa carrière chez AIG, où il est entré à l'âge de 17 ans. Mais son départ était souhaité depuis plusieurs semaines par les marchés, les critiques s'accumulant à l'encontre de la direction pour l'exposition plus forte que prévu d'AIG aux produits financiers adossés aux crédit immobiliers "subprime". L'ancien numéro un d'AIG, Hank Greenberg, avait même adressé le mois dernier une lettre très critique à la direction, lui reprochant "une perte totale de crédibilité" pour AIG.

L'image d'AIG est ternie par une nouvelle enquête du régulateur boursier (SEC). La SEC soupçonne, selon la presse, des erreurs comptables qui auraient conduit AIG à surestimer la valeur de certains produits financiers. Ces produits financiers sont les CDS ("credit defaut swap") ou contrats de couverture, qui assurent le risque de crédit des investisseurs. L'assureur, qui a accusé au premier trimestre la plus lourde perte de son histoire - 7,8 milliards de dollars - a été contraint de déprécier plus de 15 milliards de dollars sur les deux derniers trimestres en raison d'investissements malheureux dans les produits dérivés. Le groupe a aussi dû lever 20 milliards de dollars d'argent frais afin de consolider son bilan.

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