Atos Origin : nouvelle passe d'armes avec Centaurus et Pardus

Les deux fonds activistes se sont dits "déçus" ce jeudi de la réaction de la SSII qui a annoncé mercredi qu'elle nommerait deux nouveaux membres à son conseil de surveillance, pour contrer la demande de Pardus et Centaurus d'y être aussi representés. Du coup, les deux fonds ont annoncé qu'ils proposeraient tout de même deux candidats "indépendants du directoire".

L'actionnariat d'Atos Origin est en ébullition. La SSII est en effet en conflit ouvert avec ses principaux actionnaires, les fonds Pardus et Centaurus. Les hostilités ont commencé hier mercredi, alors qu'Atos Origin a annoncé qu'il allait proposer la nomination de deux nouveaux membres à son conseil de surveillance, pour contrer l'offensive des deux fonds activistes, qui avaient eux aussi demandé à y être représentés.

Du coup, ce jeudi, Pardus et Centaurus, tout en se disant "déçus" du refus du directoire de proposer la nomination au conseil de surveillance de deux de leurs représentants, ont décidé tout de même de présenter leurs propres candidats "indépendants du directoire" au conseil, selon l'ordre du jour de l'assemblée générale prévue le 22 mai.

"Ayant conjointement investi plus de 500 millions d'euros pour plus de 20% du capital de la société, nous sommes choqués que les organes sociaux d'Atos Origin aient purement et simplement choisi de rejeter notre contribution", écrivent Pardus et Centaurus dans une lettre adressée à Atos Origin.

Ils plaident pour un "réel examen de toutes les options stratégiques possibles, y compris la conduite de discussions avec des acquéreurs intéressés, tant industriels que financiers", contestant la décision prise par Atos Origin de poursuivre son redressement seul.

"Les performances financières de la société et l'évolution décevante de son cours de Bourse (en baisse de plus de 30% depuis un an, ndlr) confortent notre analyse", poursuivent-ils.

Atos Origin, jugent-ils, "a été incapable jusqu'à présent de s'adapter suffisamment rapidement pour gagner des parts de marché", notamment en matière d'"offshore" où le groupe accuse un retard par rapport à ses concurrents. En revanche, il n'est "pas question de démantèlement", soulignent Pardus et Centaurus.

A l'origine, en effet, de ce conflit se trouve la décision en mai 2007 d'Atos Origin d'écarter toute discussion avec des acquéreurs potentiels, alors que les deux fonds plaidaient pour une vente de la société à un grand groupe. Cette opposition avait de fait poussé Pardus et Centaurus à émettre des menaces sur une prise de contrôle de la SSII si elle persistait à ne pas tenir compte de ses principaux actionnaires. D'où tout l'enjeu de ces nominations au conseil de surveillance.

Tout se jouera donc le 22 mai lors de l'assemblée générale, qui s'annonce pour le moins houleuse. Atos Origin va proposer la nomination du président de Gaz de France, Jean-Francois Cirelli, et d'un responsable du cabinet de conseil Boston Consulting Group, René Abate, à son conseil de surveillance. En cas d'approbation de cette résolution par les actionnaires, le nombre de représentants au conseil sera ainsi porté de six à huit.

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