L'UMP prend la main sur le revenu de solidarité active

Le parti de la majorité va mettre en place un groupe de travail afin de définir les contours du dispositif de lutte contre la pauvreté, pour l'instant en phase d'expérimentation. Martin Hirsch "sera partie prenante" de la réflexion.

Le gouvernement a trouvé un moyen pour se débarasser du sujet sensible du revenu de solidarité active (RSA) sans clairement le passer à la trappe, en tout cas provisoirement. L'UMP a annoncé lundi lors de son point presse hebdomadaire la mise en place d'un groupe de travail sur le RSA, un dispositif innovant de lutte contre la pauvreté dont le Haut commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch, est peu ou prou le seul défenseur au sein de l'équipe gouvernementale. L'ancien président d'Emmaüs a d'ailleurs indiqué qu'il serait "partie prenante" de cette réflexion.

A la recherche d'économies budgétaires, le gouvernement rogne sur les dépenses sociales. La généralisation du RSA, qui doit permettre à des allocataires de minima sociaux et des travailleurs pauvres d'accroître leurs revenus en cumulant un salaire et une allocation sociale, devait se faire début 2009. Mais au sein de la majorité, des voix s'élèvent pour considérer que la période d'expérimentation n'est pas suffisante.

A l'essai dans 35 départements depuis le début de l'année, le RSA coûterait entre 2 et 3 milliards d'euros s'il était mis en place sur l'ensemble du territoire et permettrait de sortir deux millions de personnes de la pauvreté, selon Martin Hirsch. Lors d'un rapport sur la pauvreté en avril 2005, celui-ci évaluait le coût du dispositif entre 6 et 8 milliards d'euros.

Bien évidemment, le coût total du RSA dépend de son ambition: quels publics y ont accès ? Pour quel montant? Ce dispositif est-il pérenne? Est-il financé uniquement par l'Etat ? Une source gouvernementale citée par Le Figaro la semaine dernière évoquait un budget d'un milliard d'euros pour le RSA. Pour Martin Hirsch, "700 à 800 millions d'euros" seraient insuffisants.

La commission exécutive de l'UMP, qui se réunit mercredi, définira les axes de réflexion du groupe de travail, notamment le calibrage, la mise en oeuvre et le financement du RSA, a indiqué à l'AFP (Agence France Presse) le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre. Enfin, le RSA figurera à l'ordre du jour d'une "convention sur la justice sociale" organisée par l'UMP prévue en juin et ouverte aux élus de l'opposition et aux syndicats.

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