"Sinfonia en Périgord" rend sa liberté au baroque

"Musiques baroques en liberté", clame la 18e édition du festival qui se déroulera du 22 au 31 août 2008 au coeur de la Dordogne. Rencontre avec David Théodorides, co-fondateur avec son père du festival qu'il dirige entièrement depuis 5 ans.

Que signifie le thème de l'édition 2008, "Musiques baroques en liberté" ?

David Théodorides: La liberté, c'est en premier lieu de n'appartenir à personne. Je n'appartiens à aucune famille ou école particulière en ce qui concerne l'interprétation. Je ne fonctionne qu'au plaisir, donc j'ai tendance à vouloir réunir des artistes avec qui j'ai des affinités musicales. Nous assistons, en ce moment dans le monde baroque, à la multiplication des sources interprétatives et par conséquent à des "re-créations" passionnantes.

C'est précisément le travail de musiciens comme Christina Pluhar, que vous accueillez...

Oui, ou comme Jean-Christophe Frisch, avec son ensemble XVIII-21, qui vont puiser dans les traités, mais aussi dans la tradition orale, qui permet de retrouver des sonorités qui, à mon sens, font de ce répertoire un véritable répertoire contemporain. On s'est longtemps appuyé sur des traités de musicologie qui ne parlent souvent, on s'en rend compte à leur lecture, que de "ce qu'il ne faut pas faire". "Ce qu'il faut faire", en revanche, reste à trouver, ailleurs, dans notre société. Harnoncourt disait qu' "interpréter, c'est créer". J'ai envie que l'on retrouve cette idée dans le cadre de Sinfonia...

Vous organisez également des rencontres entre les musiciens (Monserrat Figueras, Hugo Reyne, etc.) et le public.

Nous sommes dans une région, celle de La Boétie et de Montaigne, où la convivialité et l'humanité font partie de nos traditions. Je souhaite perpétuer cette tradition, et que le public soit, dix jours durant, dans le seul plaisir. Comme quand on va à une fête d'anniversaire ou à une soirée entre amis! La scène est trop souvent séparée du public par une forme d'académisme, comme si c'était un espace réservé. J'aimerais que le festival soit l'occasion de s'approprier les musiciens, de discuter avec eux.

Le festival se déroule dans des sites patrimoniaux assez extraordinaires. Quelle est la particularité de chacun ?

Ce sont tous des sites à la fois très riches sur le plan patrimonial et totalement destinés à la musique, et au chant en particulier. L'abbaye de Brantôme, par exemple, est un endroit incroyable, avec une histoire très ancienne puisqu'à l'origine il s'agissait d'une abbaye troglodyte fondée par ordonnance de Charlemagne. L'abbaye de Chancelade, fondée au XIIe siècle, est aussi un endroit d'une grande douceur, très propice à la musique. Enfin, le musée gallo-romain de Périgueux, Vésunna, conçu par l'architecte Jean Nouvel, est particulièrement étonnant. La musique y prend une autre dimension et entre en alchimie avec le lieu. On assiste alors à un véritable spectacle vivant, où l'un répond à l'autre.

Festival Sinfonia en Périgord du 22 au 31 août 2008 en Dordogne. Tél : 05.53.09.51.30. www.sinfonia-en-perigord.com

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