Nicolas Sarkozy confirme sa présence à l'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin

C'est sous une double casquette de président français et de président en exercice du Conseil européen que Nicolas Sarkozy a confirmé ce mercredi sa participation - attendue et déjà critiquée - à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin le 8 août.

Depuis plusieurs jours ce n'était qu'une rumeur, confirmée néanmoins dès mardi soir par le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, mais c'est désormais officiel: Nicolas Sarkozy assistera à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques (JO) de Pékin, annonce ce mercredi l'Elysée dans un communiqué à l'issue d'un entretien entre le président français et son homologue chinois Hu Jintao.

"Le président de la république a confirmé au président chinois son intention de se rendre à Pékin le 8 août pour prendre part à la cérémonie d'ouverture des 29èmes Olympiades", déclare la présidence française dans ce communiqué. "Le chef de l'Etat a consulté à ce sujet l'ensemble de ses homologues européens. En accord avec eux, c'est donc en sa double qualité de président de la République française et de président en exercice du Conseil européen" qu'il assistera à la cérémonie d'ouverture des JO.

Selon le communiqué de l'Elysée, le président français a "marqué la volonté de la France de continuer à approfondir la relation de partenariat avec la Chine dans toutes ses dimensions et a réaffirmé le soutien de la France à la Chine durement frappée par le séisme" du Sichuan au mois de mai. Le chef de l'Etat a également évoqué la tenue des JO et souligné à ce propos "le message de paix, d'amitié et de fraternité porté par l'olympisme". Il a souhaité "un plein succès" à ces Jeux Olympiques, qui se tiendront du 8 au 24 août.

Selon l'entourage du président français, l'entretien avec Hu Jintao s'est "extrêmement bien passé". "La relation franco-chinoise est à nouveau sur les rails du partenariat stratégique", assure-t-on de même source.

Les relations franco-chinoises avaient été particulièrement refroidies à la suite du passage mouvementé de la flamme olympique le 7 avril à Paris, où les défenseurs des droits de l'homme et les partisans de la cause tibétaine avaient fait entendre leurs voix. Nicolas Sarkozy avait déclaré à plusieurs reprises que sa présence à la venue aux JO dépendrait de l'attitude des autorités chinoises et d'une éventuelle reprise des négociations avec le dalaï lama.

L'entourage de Nicolas Sarkozy a par ailleurs fait valoir que la chancelière allemande, Angela Merkel, s'était réjouie de la décision du président français de se rendre à la cérémonie d'ouverture des JO en exprimant qu'il était "très important que l'Union européenne tout entière soit présente à Pékin". Par ailleurs, le parlement européen devrait adopter jeudi une résolution sur la Chine dans laquelle il ne devrait pas demander le boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, comme il en avait brandi la menace en avril en signe de protestation contre la répression en Tibet.

Les deux principaux groupes qui le composent à Strasbourg sont désormais en faveur d'une participation de l'Union européenne et de son président en exercice, Nicolas Sarkozy. "Il est tout à fait légitime que le président s'y rende pour ne pas interrompre le dialogue entre l'Union européenne et la Chine sur les droits de l'homme", a estimé au nom du groupe PPE (Parti populaire européen, droite), l'allemand Elmar Brok, lors d'une conférence de presse. "Nous devons aller aux Jeux olympiques, non pour rendre hommage à la politique chinoise, mais pour maintenir le dialogue et convaincre les Chinois de l'urgence des réformes", a déclaré à Reuters l'allemand Hannes Svoboda, vice-président du groupe socialiste.

Le parlement européen avait adopté en avril une motion appelant les Vingt-Sept à boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin si un dialogue n'était pas ouvert d'ici là avec le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains. Les Verts et les libéraux, qui jugent nécessaire de maintenir la pression sur le gouvernement de Pékin, ont critiqué cette position des deux groupes majoritaires.

"C'est un scandale. Ils se sont mis au pas de Sarkozy", a estimé le vice-président du groupe des Verts, Daniel Cohn-Bendit, pour qui les autorités chinoises ont conditionné la poursuite du dialogue avec les Tibétains à la participation des pays de l'UE aux JO. Pour le président du groupe libéral, le britannique Graham Watson, en l'absence d'une position commune des Vingt-Sept sur cette question, "la présidence en exercice ne devrait pas participer à cette inauguration".

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