Nicolas Sarkozy veut renforcer le rôle de l'UE en matière de régulation financière

Le président français, qui recevait les conclusions du rapport Ricol sur la crise financière, s'est prononcé pour plus de contrôle des institutions du secteur, notamment par l'Union européenne.

Toujours plus de contrôle autour des institutions financières. C'est la ligne de conduite que prône depuis l'éclatement de la crise Nicolas Sarkozy. Ce mardi, le chef de l'Etat a ainsi plaidé pour un renforcement du rôle de l'Union européenne (UE) en matière de régulation financière internationale.

Le président de la république recevait à l'Elysée, en présence de la ministre des Finances Christine Lagarde, les conclusions d'un rapport sur la crise financière commandé au commissaire aux comptes René Ricol. Nicolas Sarkozy s'est notamment prononcé pour une remise à plat "sans délai" des "principes de rémunération dans l'industrie financière".

Il a également souhaité un renforcement des "règles de gouvernance et de contrôle interne des institutions financières" et une surveillance accrue de "la rigueur des travaux des agences de notation". Ces dernières sont en effet très décriées depuis la crise des "subprime", accusées d'avoir donné leur meilleure note à des produits financiers pourtant à hauts risques.

Pour le chef de l'Etat, le rapport a également vu juste sur les raisons de la crise financière, "et en particulier, la perte à la fois de l'éthique et du sens du risque au sein de la communauté financière ainsi qu'une défaillance grave des agences de notation".

Le rapport Ricol formule trente recommandations. Il plaide notamment pour une plus grande "initiative politique en matière de régulation financière et de surveillance des marchés". "Un rapport complet devrait être réalisé tous les six mois pour l'Ecofin (...) qui identifierait les risques majeurs et les remèdes possibles", suggère-t-il par exemple.

Pour "aller vite" dans la résolution des crises, il prône également la mise en place de "conférences de consensus accéléré": "Il s'agit d'organiser des réunions avec les acteurs concernés, comme les régulateurs des marchés et les superviseurs bancaires, qui prendraient une décision à la majorité qualifiée".

Parmi les autres propositions, le rapport suggère de "permettre au Parlement européen de se saisir de la question des mouvements récents des prix des matières premières". Une telle décision, "très visible, permettrait de réduire la spéculation sur ces marchés".

La dernière recommandation du rapport propose la création d'un "Interpol" financier à l'échelle mondiale, dont le rôle serait d'enquêter sur les abus de marché et la fraude financière afin de parer aux risques de manipulations sur les marchés financiers.

Le rapport sera, selon l'Elysée, communiqué aux ministres des Finances de l'UE (Ecofin) pour leur réunion de Nice les 12 et 13 septembre prochains.

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