La direction de l'entreprise Whirlpool à Amiens, qui fabrique des sèche-linge, a confirmé lundi lors d'un comité d'entreprise la suppression de 153 emplois sur les 500 du site, a-t-on appris de source syndicale et auprès de la direction.

"Pour gérer ce sureffectif, la direction propose la cessation anticipée d'activité pour les salariés âgés (environ 70 salariés concernés) et le reste en départs volontaires", a déclaré à l'AFP Pierre-Yves Dorez, un des délégués de la coordination syndicale (CGT, CFTC, CFE-CGC, CFDT, CGT-FO). "S'il n'y a pas assez de départs volontaires, il y aura des départs contraints", a-t-il ajouté.

La direction a également présenté un plan de réorganisation du travail qui devrait entraîner 7% d'augmentation du temps de travail (passage de 33 heures "globales" à 35 heures et une perte de 13 RTT) avec une augmentation salariale de 2%.

"On est loin du slogan de M. Sarkozy: +travailler plus pour gagner plus+", déplore M. Dorez.
"En moyenne sur l'année, on fait globalement 33 heures, mais il y a des semaines de 48 heures et des semaines de 0 heure. Notre période d'activité est de septembre à décembre où on travaille 6 jours par semaine", explique-t-il invoquant la "saisonnalité" de la production.

En contrepartie du "notable effort de productivité" des salariés, selon le directeur du site, Raphaël Delrue, la direction s'est engagée à produire un nouveau sèche-linge à Amiens avec un "minimum de volume de production à 150.000 sèche-linge par an" et le "maintien pendant cinq ans des productions actuelles et futures", a-t-il ajouté.
"L'accord s'accompagne également d'une indemnité de salaire de 1.200 euros versée au 1er janvier 2009", a-t-il ajouté.

L'usine amiénoise avait déjà connu 260 suppressions de postes (départs volontaires) en 2002 en raison d'un transfert de production vers la Slovaquie, et 63 en 2005. Whirlpool, première marque d'électroménager en France, a vendu 13,6 millions de gros appareils en 2007 dans l'hexagone, contre 13,5 millions en 2006.