Les syndicats SNJ et CGT de la Société éditrice du Monde (SEM) ont demandé ce mercredi le "départ immédiat" du président du conseil de surveillance du groupe Le Monde, Alain Minc. Ils font également part de "leur volonté" que le nouveau président du directoire "soit issu de la SEM", apportant un soutien implicite à Eric Fottorino.

Sur les conseils d'Alain Minc, les actionnaires externes de la société Le Monde avaient refusé lundi la candidature d'Eric Fottorino, directeur du quotidien, à la présidence du directoire.

Dans un communiqué commun, les syndicats jugent qu'Alain Minc "ne fait pas mystère de son rôle de conseiller auprès du président de la République (et) orchestre la pagaille dans laquelle se débattent les organes dirigeants de l'entreprise". Les syndicats soupçonnent Alain Minc de manoeuvrer afin de "faciliter une recapitalisation du journal" dans laquelle il "a réservé la meilleure part au groupe Lagardère dont il est, là encore, le conseiller".

La Société des rédacteurs du Monde (SRM) avait, elle aussi, demandé le départ d'Alain Minc, qui doit quitter la présidence du conseil de surveillance le 31 mars prochain. Selon elle, Alain Minc a "vivement encouragé" la démission du directoire et essayé de vendre le groupe à Lagardère et Prisa, actionnaires minoritaires d'une de ses structures intermédiaires.

Enfin, les syndicats s'adressent au futur président du directoire qui "devra avant l'ouverture de toute négociation avec les organisations syndicales, annoncer un véritable plan stratégique de développement garantissant l'avenir des différentes sociétés du groupe". Dans le cadre d'un éventuel plan économique, les salariés pourraient être touchés par des suppressions d'emploi.