Deutsche Post lance les enchères pour la Postbank

La grande poste allemande, numéro un mondial de la logistique, annonce être en discussion avec plusieurs repreneurs potentiels de la puissante banque postale, la Postbank.

Deutsche Post a donné le coup d'envoi officiel mercredi à la course pour le rachat de sa filiale Postbank, une transaction susceptible de bouleverser le paysage bancaire du pays et qui suscite bien des appétits, en Allemagne comme à l'étranger.

Le numéro un mondial de la logistique "cherche à déterminer dans quelle configuration la compétitivité future de Postbank sera le mieux assurée. Pour cette raison, Deutsche Post est en discussions avec des partenaires potentiels, discussions qui sont menées de manière intensive et approfondie", selon un communiqué.

La poste allemande assure toutefois que ces discussions "ne préjugent en rien de la solution qui sera choisie parmi les différentes options" pour la filiale, c'est-à-dire une vente, une mise en Bourse ou une externalisation (spin off).

Malgré cette prudente formulation, le sens du communiqué ne fait pas vraiment de doutes: la course au rachat de la banque postale, dont la capitalisation boursière atteint 9 milliards d'euros, est bel et bien lancée.

Et la compétition sera d'autant plus dure qu'à en croire la presse allemande, les cartes viennent d'être complètement redistribuées. Jusqu'ici en effet, la Postbank semblait promise dans les colonnes des journaux à un mariage à trois, avec la Dresdner Bank, filiale de l'assureur Allianz, et la Commerzbank. Un scénario qui aurait trouvé grâce aux yeux du gouvernement, favorable à la naissance d'un nouveau poids lourd de la finance allemande, aux côtés de son numéro un historique, la Deutsche Bank. Même si une telle fusion impliquerait de massives suppressions d'emplois.

Mais à en croire la Frankfurter Allgemeine Zeitung parue mercredi, une union tripartite n'est plus à l'ordre du jour: Dresdner Bank et Commerzbank ne seraient pas en mesure de présenter une offre assez généreuse pour satisfaire Deutsche Post, propriétaire de 50% plus une action de Postbank. Un porte-parole de Commerzbank a toutefois assuré à l'AFP que son établissement "restait intéressé" par la banque postale. Et le quotidien Die Welt assure dans son édition de jeudi qu'Allianz et Commerzbank travaillent toujours d'arrache-pied pour faire candidature commune.

La Postbank est une proie de choix: avec ses 14,5 millions de clients privés, elle est incontournable dans le secteur de la banque de détail, un marché sur lequel la concurrence est particulièrement rude en Allemagne.

Côté allemand, la Deutsche Bank est ouvertement intéressée depuis plusieurs mois. Mais elle pourrait aussi préférer à Postbank la filiale allemande de Citigroup, mise en vente par le géant américain. A l'étranger, plusieurs banques semblent aussi en embuscade. Parmi les noms qui circulent: la britannique Lloyds TSB, l'espagnole Banco Santander, la française BNP ou la néerlandaise ING

De quoi compromettre le scénario d'une "solution allemande" que favorise le gouvernement.
Un porte-parole du ministère des Finances allemand a assuré jeudi que Berlin ne "posait pas de conditions" et ne voulait "pas se mêler" des décisions de Deutsche Post. Mais ce même ministère avait rappelé en début d'année que l'Etat allemand, en qualité de grand actionnaire de la poste (30%), disposait jusqu'au début de 2009 d'un droit de veto en cas de cession de Postbank.

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