Après des semaines de tension, Saint-Gobain et Wendel ont trouvé un terrain d'entente. Le conseil d'administration du groupe spécialisé dans la production, la transformation et la distribution de matériaux de construction, qui vient de se réunir, a validé l'accord négocié par les deux parties depuis plusieurs semaines. Wendel a fait plusieurs concessions contre son entrée au conseil d'administration de Saint-Gobain (via la nomination de trois administrateurs) et la mise en place d'un comité stratégique consultatif, composé de trois membres et qui sera mis en place à l'issue de la prochaine assemblée générale du 5 juin 2008.

La société d'investissement, qui a confirmé par par écrit son soutien à la stratégie du groupe industriel, a ainsi accepté le plafonnement à 21,5% de sa participation au capital de Saint-Gobain. Mais surtout, comme La Tribune l'avait révélé mercredi 19 mars, accepté la limitation de l'exercice des droits de vote double dont elle disposera en 2010 et 2011 de manière à ne pas franchir 34% des suffrages exprimés en assemblée générale. En outre, en cas de cession de toute ou partie de sa participation par Wendel, Saint-Gobain détiendra un droit de préemption.

Le groupe de Jean-Bernard Lafonta a aussi accepté de voter toutes les résolutions extraordinaires proposées par le conseil d'administration de Saint-Gobain aux assemblées générales de 2008 et de 2009. Et notamment l'émission de bons de souscription d'actions en cas d'OPA sur le groupe de matériaux. Or ces bons, dits "bons Breton" du nom de l'ancien ministre de l'Economie, permettent précisement d'empêcher une prise de contrôle du groupe. Dès lors, la menace d'une prise de contrôle rampant de Saint-Gobain par Wendel s'éloigne.

Wendel s'est aussi engagé à ne proposer aucune résolution aux assemblées générales ordinaires de 2008 et 2009 qui n'aient pas déjà eu l'aval du conseil d'administration. Enfin, dernière concession, qui n'est pas la moins symbolique, Wendel s'engage à renouveler le mandat du président du conseil d'administration de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa, la figure tutélaire du groupe qui a façonné ce fleuron du capitalisme français avant de passer le témoin à Pierre-André de Chalendar, en juin dernier.

Toutefois, dans une lettre adressée à Jean-Louis Beffa, président du conseil de Saint-Gobain, Wendel a précisé que les dispositions limitant les droits de vote cesseraient de s'appliquer "en cas de de franchissement du seuil de 11% du capital de Saint-Gobain par tout autre actionnaire agissant seul ou de concert ou en cas de dépôt d'une offre publique visant la société". "En cas de désaccord majeur survenant entre Wendel et la majorité du conseil d'administration de Saint-Gobain, une procédure de conciliation d'une durée de deux mois sera organisée ; si, à la suite de cette procédure de conciliation, le désaccord subsiste, les administrateurs représentant Wendel démissionneront alors du conseil", a également précisé Wendel. Enfin, si la société d'investissements venait à détenir moins de 10% de Saint-Gobain, elle ramènerait sa représentation au conseil à un administrateur.

Saint Gobain publie ses résultats définitifs pour 2007

Le groupe avait déjà dévoilé le 25 janvier ses résultats provisoires au titre de l'année 2007. Ils sont confirmés ce jeudi. Le chiffre d'affaires a progressé de 4,4% à 43,42 milliards d'euros (+5% à taux de change et structure constants). De son côté, le résultat d'exploitation a progressé de 10,6% à 4,108 milliards et le résultat net courant de 24,2% à 2,114 milliards. Pour cette année, le groupe confirme ses objectifs formulés fin jnavier 2008, à savoir une croissance modérée de son résultat d'exploitation et de résultat net courant.