La patronne du Medef, Laurence Parisot, se prononce pour une suppression de l'ISF

La présidente du syndicat patronal estime que l'impôt sur la fortune (ISF) est une "catastrophe économique", et qu'il serait donc "sain" de le supprimer.

Le débat sur l'impôt sur la fortune (ISF) est relancé. Après les déclarations lundi de la ministre de l'Economie Christine Lagarde dans La Tribune sur une réforme de cet impôt, aussitôt écartée par François Fillon, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a rebondi sur le sujet ce mardi en jugeant qu'il serait "sain" de supprimer l'ISF.

"Plus j'observe ce qui se passe dans notre pays, plus je vois que cet impôt, qui a une valeur symbolique très forte, est en réalité une catastrophe économique. Je le dis très clairement aujourd'hui, oui il serait sain de supprimer l'ISF", a-t-elle dit sur RMC.

Pour la patronne du Medef, la suppression de l'ISF serait "la meilleure façon de conserver des investisseurs dans notre pays et la meilleure façon de faire venir d'autres investisseurs qui avaient quitté notre pays".

"Comment voulez-vous qu'on puisse continuer à créer des entreprises, à investir dans des entreprises si nous n'avons plus le capitaliste prêt à risquer son argent dans une entreprise ?", a-t-elle lancé. "L'ISF nous a abimé de ce point de vue là de façon catastrophique", a-t-elle jugé.

Laurence Parisot avoue ainsi avoir "changé d'avis" sur cette question. "Pendant longtemps, je pensais que ce n'était pas le sujet d'y toucher. J'ai plaidé pour qu'au moins une partie de l'ISF soit investie dans les PME, ça me semblait la priorité", a-t-elle répondu.

Par ailleurs, Laurence Parisot s'est dite "assez surprise" face aux récentes annonces du gouvernement de hausses de taxes. Elle a rappelé que le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait promis de ne pas augmenter les charges des entreprises. Or, "en ce moment ce qui se passe c'est qu'on les augmente, on met la France dans une situation très délicate", a-t-elle estimé.

En ce qui concerne en particulier le projet de taxer la participation et l'intéressement pour renflouer les caisses de la Sécurité sociale, elle l'a jugé "incompréhensible". "C'est contradictoire avec l'idée d'augmenter le pouvoir d'achat net des salariés", a-t-elle estimé.

Affaire UIMM : Laurence Parisot juge une loi d'amnistie "inconcevable"
La présidente du Medef a estimé ce mardi "inconcevable" une loi d'amnistie pour les bénéficiaires des financements occultes du patronat de la métallurgie (UIMM), envisagée par Nicolas Sarkozy selon le secrétaire général de la CFDT François Chérèque. "Je voudrais d'abord savoir quels sont les griefs, les fautes qui seraient reprochées", a-t-elle argumenté. "Il y a eu jusque dans des périodes récentes, une utilisation à l'évidence anormale d'argent liquide, il n'est pas possible que le patronat puisse cautionner de telles façons d'agir", a-t-elle conclu.

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