La bataille s'intensifie chez Atos Origin. Le management de la SSII assiégée par les fonds d'investissement américains Pardus et Centaurus, qui possèdent 22,34 % du capital, prépare d'arrache pied l'assemblée générale du 22 mai. Selon nos informations, il a fait appel à l'agence Investor Sight, une entreprise spécialisée dans le comportement des investisseurs individuels et institutionnels.

InvestorSight est spécialisée dans les "proxy fight", ces batailles de mandats qui permettent de changer le management d'une entreprise. Dirigée par Bénédicte Hautefort, InvestorSight est conseil de longue date de Valeo, également sous le coup d'un "proxy fight" mené, comme c'est curieux, par le fonds américain ... Pardus, premier actionnaire de l'équipementier. InvestorSight a également conseillé Arcelor dans sa bataille contre Mittal. Sollicité par latribune.fr, Bénédicte Hautefort a confirmé nos informations.

Investor Sight travaille avec Synerfil, un "call center" (centre d'appel), chargé de contacter les investisseurs individuels, acteurs clé de la bataille qui s'est engagée. Selon Bénédicte Hautefort, le call center se contente de donner des explications sur les procédures de vote, comme la loi l'oblige. "Si l'actionnaire demande des explications supplémentaire, le call center propose de le faire rappeler par un membre du management d'Atos Origin", précise-t-elle.

"Nous souhaitons ainsi que le quorum soit le plus élevés possible et que les actionnaires jouent leur rôle", explique un porte-parole du groupe.

Pour renforcer encore plus ses défenses, une pétition en ligne a été lancée auprès des 50.000 salariés du groupe "pour défendre l'équipe de management". L'origine de ce texte n'a pu être précisée, selon un porte-parole du groupe. Ce texte en anglais très virulent met en avant les chiffres prouvant, selon les rédacteurs du texte, la réussite du management. Il met aussi en cause la stratégie des fonds qui pourrait conduire à la destabilisation du groupe, via la démotivation des salariés, la perte de compétence et l'accroissement des difficultés de recrutement, dans un univers industriel où la ressource humaine est la principale matière première de l'entreprise.

Ces actions s'ajoutent à l'appui apporté au management par le cabinet Déminor, de défense des actionnaires individuel, déjà connu depuis le 24 avril, qui a été mandaté pour rédiger un rapport par la direction de la SSII. De son côté, l'Adam, association des actionnaires minoritaires, présidée par Colette Neuville s'est rangée aux cotés des deux fonds américains.