Les autres films de la semaine

Tueurs à gage en Belgique, chronique des morts vivants, conte pour adolescents, jeunes filles dans un quartier difficile, il y a en a pour tous les goûts cette semaine au cinéma. Avec des résultats inégaux.

"Bons baisers de Bruges"

C'est l'histoire classique du contrat qui tourne mal. Dans un film de Scorsese, les tueurs à gages seraient invités à se faire oublier en passant quelques temps dans les îles ou au Mexique. Ici c'est... Bruges. Le ton est donné. Le film de l'anglais Martin McDonagh est un polar certes mais un polar joyeusement décalé. Si l'intrigue en elle-même n'est pas des plus originales (une fois dans la ville belge, l'un des deux truands apprend qu'il lui faut liquider son partenaire), la force de "Bons baisers de Bruges" réside dans ses dialogues, truculents à souhait. Ajouter à cela des personnages farfelus, de l'acteur nain toxicomane au tueur sans pitié adepte de contes de fée (Ralph Fienes), jusqu'au duo central (Colin Farrel et Brendan Gleeson) gentiment allumé. Sans doute pas le polar de l'année mais sans conteste rafraîchissant, drôle et original.

"Le Monde de Narnia : chapitre 2 - Prince Caspian"

Adapté des romans de C. S. Lewis, "Le Monde de Narnia 2" remet en scène les quatre jeunes frères et soeurs du premier épisode. A peine quelques minutes d'introduction et les voilà transportés du monde réel vers les terres enchantées de Narnia. Mais beaucoup de choses ont changé depuis leur départ. Treize siècles se sont écoulés, Narnia s'est fait conquérir par les Telmarins et le maléfique roi Miraz a évincé le véritable héritier du trône, le prince Caspian du titre, contraint à l'exil. Reste à nos héros de rétablir la justice en menant bataille épée au poing. Si l'épisode précédent péchait par trop de naïveté, celui-ci fait montre d'une réelle maturité, jouant sur des conflits moraux complexes qui donnent de la chair à une trame relativement simple. De l'héroïc fantasy pur jus mais bien ficelé.

"Au bout de la nuit"

Il aura fallu deux films à David Ayer, le réalisateur d'"Au bout de la nuit", pour se tailler une réputation de spécialiste du polar tranchant et réaliste. Tous deux situés dans les quartiers chauds de Los Angeles, "Training Day" (dont Ayer a signé le scénario) et "Bad Times" (qu'il a réalisé), dégageaient une intéressante odeur de soufre en mettant en scène des flics aux méthodes contestables voire totalement illégales. On pouvait penser que le réalisateur allait enfin s'envoler grâce au scénario d'"Au bout de la nuit" qui reprend tous ces éléments avec l'avantage notable d'être basé sur une idée du maître du roman noir James Ellroy. Hélas ! La réalisation nerveuse de "Bad Times" a laissé place à un classicisme plat et Keanu Reeves n'est pas crédible une seconde dans son rôle de flic torturé aux accès autodestructeurs. Une déception.

"Diary of the dead - Chronique des morts vivants"

"Zombie", "Le jour des morts-vivants", "Le territoire des morts"... George Romero n'est pas vraiment spécialisé dans les comédies romantiques. "Diary of the dead" est le cinquième épisode d'une série entamée en 1968 avec "La Nuit des morts vivants", film d'horreur plébiscité pour sa dénonciation d'une Amérique paranoïaque. Changement d'époque, Roméro s'attaque cette fois à notre aliénation par les médias et la technologie. Le film est tourné en vue subjective et utilise des images tirées de caméras de surveillance ou d'Internet. Des effets artificiels qui ne fonctionnent pas mieux que dans "Redacted" de Bian de Palma. Chaque scène se bornant à ressasser le même discours sans subtilité, le film oublie de faire peur et tout simplement de nous intéresser.

Des poupées et des anges

Après le livre, le film. Nora Hamidi adapte aujourd'hui à l'écran son roman au titre éponyme, et réussit une oeuvre en demi-teinte. Certes, la jeune réalisatrice tient son intrigue, déjouant les clichés pour raconter l'histoire de trois jeunes soeurs d'origine maghrébine, résidant dans un quartier sensible. Ignorée par son père depuis les débuts de son adolescence, l'aînée espère changer de vie en devenant mannequin. Sans comprendre que son agent est en train de la prostituer. Plus rebelle, Lya, la seconde, cherche dans l'écriture et le sport une porte de sortie. Quant à la petite dernière, encore protégée par ses parents, elle sent que sa vie risque de basculer dès qu'elle deviendra femme. Dans le rôle de Lya, Leïla Bekhti -d'une extraordinaire justesse- fait merveille. Dommage qu'il n'en soit pas de même pour l'ensemble du casting de ce film inégal, également plombé par un problème de rythme.

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