Alitalia : urgence dans la recapitalisation après les pertes de 2007

La compagnie italienne perd encore 1 million d'euros par jour. Si Air France-KLM arrive à prendre le contrôle d'Alitalia, elle devra procéder à sa recapitalisation de 750 millions d'euros dès ce printemps.

Le sort de la compagnie aérienne italienne Alitalia devrait être scellé dans les prochaines semaines. Alitalia ne peut en en effet plus survivre longtemps à son rythme d'une perte moyenne de 1 million d'euros par jour. Elle a enregistré l'an dernier une perte avant impôts de 363,9 millions d'euros, certes presque deux fois moins qu'en 2006 (-605,2 millions d'euros), a annoncé hier soir la direction de la compagnie. Mais la perte a cependant été réduite non par une nette amélioration de la gestion mais par un jeu d'écriture. En 2006 Alitalia avait passé une perte de 197 millions en abaissant dans son bilan la valeur de sa flotte de 186 avions. En 2007, le coût total du personnel d'Alitalia, pourtant en légère réduction, a augmenté de 100 millions d'euros (soit 13,5 %).

La direction de la compagnie italienne a souligné dans son communiqué que "d'éventuels retards" du projet de fusion avec Air France-KLM "rendraient nécessaire d'accélérer l'augmentation de capital" de 750 millions d'euros prévue d'ici l'été. Or l'actionnaire principal actuel, l'Etat italien, ne peut plus recapitaliser Alitalia comme il l'a déjà fait dans le passé. Une promesse faite à la Commission européenne. Les dirigeants d'Alitalia le savent bien et militent pour un rachat de leur société par la compagnie franco-néerlandaise qui est en négociation exclusive jusqu'à la mi-mars pour racheter à l'Etat italien 49,9 % d'Alitalia.

Mais l'affaire est loin d'être bouclée. Mercredi prochain, le tribunal administratif du Latium se prononcera sur l'invalidation des négociations actuelles entre les deux compagnies, à la suite d'un recours du seul autre candidat actuel à la reprise d'Alitalia, Air One, la deuxième compagnie aérienne italienne. Air One mobilise depuis plusieurs semaines les entrepreneurs et les personnalités politiques du Nord de l'Italie pour qu'ils soutiennent son plan de relance alternatif, financé par la banque Intesa Sanpaolo. Air One promet en effet de développer l'aéroport milanais de Malpensa, auquel les Italiens du Nord sont attachés mais qu'Air France a prévu d'abandonner quasi complètement comme hub s'il devient propriétaire d'Alitalia.

Si les juges retiennent que le gouvernement démissionnaire de Romano Prodi n'aurait pas dû accorder des discussions exclusives à la compagnie franco-néerlandaise, ces négociations seraient au moins ajournées et Alitalia plus proche de la faillite. La compagnie a accumulé une dette de 1,167 milliard d'euros pour un chiffre d'affaires annuel de 4,86 milliards.Le coefficient d'occupation de ses avions s'est élevé en moyenne l'an dernier à 74,4 %.

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