Les autres films de la semaine

"Be Happy", de Mike Leigh, et "Un mari de trop", de Griffin Dunne

"Be Happy"

Il nous avait bouleversés en 2004 avec l'histoire de "Vera Drake". Le réalisateur britannique Mike Leigh récidive avec "Be Happy". Car son film ne ressemble en rien à ce qui se fait aujourd'hui. Délaissant toute forme d'intrigue classique articulée autour d'un évènement central, il opte cette fois-ci pour un portrait impressionniste empreint de tendresse et de poèsie. Celui d'une jeune femme bohème fantaisiste, en total décalage avec la société dans laquelle elle vit.

La trentaine à peine sonnée, Poppy (formidable Sally Hawkins, récompensée par un ours d'argent lors du dernier festival de Berlin), est le genre de fille à toujours prendre la vie du bon côté. Institutrice au sein d'une école érigée au pied d'une cité des abords de Londres, elle fait le bonheur de ses élèves. Probablement parce qu'elle a su garder cette âme d'enfant qui lui permet de communiquer au mieux avec eux. Ses amies savent qu'elles peuvent compter sur elle quoi qu'il arrive. D'autant que Poppy répond toujours à l'appel lorsqu'il s'agit de faire la fête. Reste que beaucoup ne supportent ni son rire généreux, ni son sens de l'humour. A l'image de son prof d'auto- école, arc-bouté sur ses règles et ses principes.

Naïve et rêveuse, notre Poppy ? Pas le moins du monde, la belle sait toujours garder les pieds sur terre. Mièvre, alors ? Encore moins. Agaçante ? Parfois. D'autant que son optimisme et son éternelle bonne humeur agissent comme le révélateur des travers d'une société repliée sur elle-même, incapable de s'investir dans les rapports humains, au point d'en être déshumanisée.

Loin de signer un film à thèse militant et roboratif, Mike Leigh travaille ici à la manière d'un peintre, brossant le portrait de son héroïne à travers une série de tableaux remarquablement filmés. Certains sont drôles, comme ce cours de flamenco donné par une prof aussi vive qu'un torero. D'autres bouleversants ou angoissants. Le réalisateur n'en délaisse pas moins cette fibre sociale qui a toujours habité ses films, avec une subtilité inhérente à l'ensemble de son oeuvre.

"Un mari de trop"

Emma Lloyd, docteur "ès love" d'une grande émission de radio new yorkaise sait prodiguer des conseils à son audience. Pour ce qui est de les suivre elle-même, c'est une autre paire de manches. A quelques semaines de son mariage avec un éditeur très propre sur lui, Emma découvre qu'elle est... déjà mariée à un inconnu, pompier dans le Queens, à mille milles de l'idéal qu'elle recommande à ses auditrices. Mais au fil du temps, elle réalise que parfois les opposés s'attirent réellement.

Uma Thurman, entourée de Colin Firth (inoubliable Mark Darcy dans Bridget Jones, mais malheureusement un peu décevant dans le film) et de Jeffrey Dean Morgan (l'acteur américain qui monte), nous fait décrocher quelques sourires. Un film signé Griffin Dunne, léger, prévisible et banal, dont on peut finalement attendre la sortie DVD.

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