L'activité du secteur manufacturier français déprimée en avril

Selon l'enquête NTC-CDAF, l'indice des directeurs d'achats s'est replié à 51,5 contre 51,9 en mars. Les nouvelles commandes sont en recul, notamment à l'export.

La croissance du secteur manufacturier français a encore ralenti en avril avec un indice des directeurs d'achats (PMI) qui a reculé à un plus bas de six mois, sur fond de baisse des nouvelles commandes, selon les résultats de l'enquête NTC-CDAF publiés ce vendredi. L'indice désaisonnalisé des acheteurs (IDA/PMI), qui mesure la performance globale de l'industrie manufacturière, s'est replié à 51,5 contre 51,9 en mars, tout en se maintenant au-dessus de la barre des 50 qui marque la frontière entre expansion et contraction. L'indice définitif confirme ainsi l'indicateur flash publié le 23 avril.

A l'origine de ce ralentissement, l'enquête met en évidence une baisse du volume des nouvelles commandes pour la première fois depuis septembre dernier, et la seconde seulement en près de trois ans. Le sous-indice correspondant a reculé à 48,6, contre 50,1 en mars, les entreprises attribuant cette tendance à l'affaiblissement de la demande intérieure et extérieure.

"Les commandes à l'export diminuent pour le deuxième mois consécutif, de nombreux répondants indiquant que la force de l'euro a pesé sur leurs ventes, en particulier sur celles à destination des Etats-Unis", indiquent NTC et la Compagnie des directeurs d'achat (CDAF) dans un communiqué.

Pour Jack Kennedy, économiste à NTC Economics, cité par Reuters, ces chiffres témoignent d'un sérieux coup de frein. "La résilience observée au début de l'année se dégrade rapidement", estime-t-il. "Le budget serré des ménages, l'euro fort et le ralentissement de l'économie mondiale restent les principaux facteurs de ralentissement de la demande".

L'indice des nouvelles commandes à l'export a reculé à 49,1 contre 49,5, sous la barre de 50 pour le deuxième mois d'affilée, ce qui ne s'était plus vu depuis près de cinq ans. Et l'inflation des prix des achats est restée élevée en avril, la moitié des entreprises interrogées signalant une augmentation du coût moyen de leurs achats, notamment pour ce qui concerne les dérivés du pétrole, l'acier et les produits alimentaires.

"Le déclin des nouvelles commandes, indicateurs des tendances futures, et la hausse simultanée des stocks de produits finis sont de mauvais augure pour l'évolution de la production au cours des mois à venir", observe encore Jack Kennedy. Le ralentissement de la croissance de la production et la baisse des nouvelles commandes ont, enfin, entraîné un net fléchissement du taux d'expansion du volume des achats.

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