La croissance américaine déçoit au deuxième trimestre

La croissance américaine a accéléré au deuxième trimestre à 1,9%, portée par l'amélioration de la balance commerciale et une timide reprise de la consommation. Mais ces chiffres déçoivent les analystes et ne rassurent pas pour l'avenir de l'économie américaine.

Le département du commerce a annoncé ce jeudi 31 juillet une croissance en hausse de 1,9%, contre 0,9% au premier trimestre. C'est la croissance la plus forte enregistrée depuis le troisième trimestre de l'an dernier.

Cependant, ces chiffres représentent une déception pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 2,3% du Produit intérieur brut (PIB). Les contrats à terme sur les indices boursiers américains évoluaient "dans le rouge" une heure environ avant l'ouverture de la séance officielle.

Autre mauvaise nouvelle, la croissance des précédents trimestres a été révisée en baisse, à +0,9% (au lieu de +1%) pour le premier trimestre et à -0,2% (au lieu de +0,6%) pour le quatrième trimestre 2007, marquant le premier passage dans le rouge pour l'économie américaine depuis la récession de 2001.

La consommation a bien progressé (de 1,5%, après 0,9%), même si les Américains ont fortement réduit leurs achats de biens durables comme des voitures par exemple (-3%).

Mais le principal moteur de la croissance a été la balance commerciale, qui a contribué pour 2,42 points à la croissance du PIB. A l'heure du dollar faible, les exportations ont augmenté de 9,2% et les importations ont chuté de 6,6%.

A contrario, l'économie américaine a été pénalisée au deuxième trimestre par la crise de l'immobilier, avec une baisse de 15,6% de l'investissement résidentiel. C'est moins qu'au trimestre précédent (-25,1%) mais cela marque le dixième trimestre de suite en territoire négatif.

La forte baisse des stocks a également pesé sur la croissance, puisque les entreprises les ont réduits de 62,2 milliards de dollars, ce qui a retiré l'équivalent de 1,92 point à la croissance du PIB. La demande finale (le PIB moins les stocks) a bondi de 3,9%.

Les entreprises ont continué d'augmenter leurs investissements (+2,3%) en se concentrant sur les infrastructures.

Enfin les dépenses publiques ont augmenté de 6,7%. Du côté de l'inflation, l'indice des prix lié au PIB a augmenté de 1,1% seulement (après +2,6%), ce qui est une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 2,3%.

Ces chiffres interviennent après la déclaration faite par le FMI ce jeudi matin. Il a en effet exclu une récession aux Etats-Unis en 2008 et 2009, tout en émettant des prévisions de croissance très prudente.

D'après l'étude annuelle du Fonds monétaire international (FMI) consacrée aux Etats-Unis, il apparaît que le pays le plus riche du monde pourrait connaître une expansion très modérée en 2008 et encore plus faible en 2009.

L'institution multinationale table sur une croissance de 1,3% en 2008 et de seulement 0,8% en 2009 aux Etats-Unis. "La correction de l'immobilier et les turbulences financières de ces derniers mois ont affaibli la demande des ménages et les conditions du crédit", explique le Fonds. De plus, l'économie américaine est encore pénalisée par un frein supplémentaire : les prix élevés du pétrole.

A moins d'une semaine de la prochaine réunion de la banque centrale, les marchés attendaient avec impatience les chiffres du PIB pour apaiser leurs craintes de récession (couramment définie comme deux trimestres consécutifs de croissance négative).

Les économistes avaient toutefois mis en garde contre un bon rapport "en trompe l'oeil", s'attendant à ce que la consommation soit dopée par les chèques de remise d'impôt distribués dans le cadre du plan de relance, avant une rechute redoutée au trimestre suivant.

La Réserve fédérale doit réexaminer mardi prochain son taux directeur, actuellement fixé à 2%, et le consensus jusqu'à présent était le statu quo.

L'indice industriel de Chicago se redresse
L'indice d'activité des directeurs d'achat du secteur industriel de la région de Chicago est passé en juillet de 49,6 à 50,8 points par rapport au mois précédent, la barre des 50 marquant la différence entre contraction et croissance de l'activité. Les analystes l'attendaient en baisse. L'indice mesurant la production est remonté à 49,2 points contre 45,1 points le mois précédent et celui des nouvelles commandes à 53,5 points contre 52. Du côté des carnets de commandes, l'indice est passé en un mois de 42,3 à 45,7 points. Les stocks sont remontés à leur plus haut niveau depuis un an, de 50,5 à 54,9 points. A l'inverse, l'emploi a continué s'érode encore, de 46,7 à 45,9 points. Surt fond de menace de hausse de l'inflation, les prix payés bondissent de 85,5 à 90,7 points, un niveau jamais atteint depuis mars 1980.

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