Le Club Méditerranée a enregistré au premier semestre de son exercice 2007-2008 clos en avril une perte nette de 9 millions d'euros, due au manque de plus-values immobilières. Comme le groupe l'avait laissé entendre en début de semaine déjà, il prévoit un bénéfice sur l'ensemble de l'exercice, selon un communiqué publié ce vendredi. Et ce grâce aux plus values enregistrées (de l'ordre de 100 millions d'euros) lors de la cession de Jet Tours à Thomas Cook et des 80% qu'il détenait dans ses salles de fitness Club Med Gym à un fonds d'investissement dans le giron de la famille Benetton.

La perte nette du groupe français au premier semestre, qui fait suite à un bénéfice net de 2 millions d'euros au premier semestre 2006-2007, est également attribuable au coût des villages fermés pour rénovation, dans le cadre de la montée en gamme qui sera finalisée fin 2008.

Les réservations pour l'été enregistrées au 7 juin sont en hausse de 8,8% par rapport à la même période de 2006-2007. La progression est de 9% pour l'Europe, de 14,6% pour l'Amérique et de 2,8% pour l'Asie. Les réservations de Jet Tours sont en avance de 13,1%.

Le bénéfice opérationnel courant loisirs, l'indicateur de la rentabilité des villages, a grimpé de 61% à 30 millions d'euros sur le semestre. Le bénéfice opérationnel a progressé de 33% à 8 millions d'euros. "Cet hiver 2008 a été particulièrement satisfaisant, avec une forte progression des performances opérationnelles et une accélération du gain net de clients", commente le PDG du Club Med, Henri Giscard d'Estaing, cité dans le communiqué.

Le chiffre d'affaires a progressé de 12,6% à 944 millions d'euros. En données comparables, la hausse est de 11,2%. Le revenu par lit disponible, indicateur phare de la montée en gamme, est en hausse de plus de 8% à 105 euros. Le taux d'occupation global pendant l'hiver atteint 71,5%, en hausse de 1,4 point.

A l'occasion de la présentation de ses résultats semestriels, le Pgd, Henri Giscard d'Estaing, a estimé que son groupe avait besoin de "partenaires financiers", mais pas d'un "nouveau pacte d'actionnaires". "Il n'est pas utile qu'il y ait un nouveau pacte d'actionnaires", a déclaré Henri Giscard d'Estaing, notant que son groupe, opérateur de villages de vacances, avait "besoin de partenaires financiers". "Nous sommes ouverts à des partenaires financiers régionaux" comme la Caisse des Dépôt du Maroc, l'assureur japonais Nippon Life et le groupe diversifié saoudien Rolaco pour "contribuer à notre stratégie".

L'accord de moratoire du pacte d'actionnaires du Club Med (engagement à ne pas céder les actions pendant deux ans) a expiré le 9 juin. Ce pacte, qui porte sur 18% du capital, lie le groupe hôtelier français Accor, la Caisse de dépôt et de gestion du Maroc et Air France-KLM. Accor, qui a déjà cédé la majeure partie de sa participation en juin 2006, n'est "pas pressé" de céder sa participation restante de 6%. Il juge que le Club Med "n'est pas forcément valorisé à sa juste valeur", selon son directeur financier Jacques Stern.