Bercy assure que rien n'est décidé sur l'avenir d'Areva

Le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Emploi reconnait avoir reçu le rapport de la banque britannique HSBC et du cabinet américain McKinsey qui avaient reçu mandat de l'Etat pour plancher sur l'avenir de la filière nucléaire française.

Le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Emploi assure ce vendredi que "rien n'est décidé" sur la refonte du capital du groupe public Areva, champion mondial du nucléaire.

"Toutes les hypothèses sont sur la table" assure Bercy qui reconnait avoir reçu le rapport de la banque britannique HSBC et du cabinet américain McKinsey qui avaient reçu mandat de l'Etat pour plancher sur l'avenir de la filière nucléaire française. "Cela va nous aider à faire avancer la réflexion" selon un porte-parole du ministère.

Selon l'hebdomadaire Challenges paru jeudi, Bercy va présenter "ces jours-ci" ses conclusions à Matignon et à l'Elysée pour dire qu'un éventuel rapprochement entre Areva et le groupe de transports et d'énergie Alstom sera "politiquement difficile à vendre".

Cette filière française du nucléaire va du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), grand actionnaire d'Areva, fruit de la fusion entre la Cogema (extraction, traitement et retraitement du combustible nucléaire, soit l'amont et l'aval de la filière) et Framatome, la partie industrielle, notamment le réacteur, allié capitalistiquement à l'allemand Siemens, grand concurrent du français Alstom qui intervient sur la partie conventionnelle (centrale électrique) des centrales nucléaires.

Anne Lauvergeon, qui dirige Areva, ne cache pas son hostilité à l'idée d'un rapprochement avec Alstom. Elle préfère une augmentation de capital - qui diluerait sans doute la part de l'Etat dans son capital, actuellement de 85% - pour financer ses projets. Son groupe entend investir 10 milliards d'euros d'ici 2012.

A l'inverse, Patrick Kron, le PDG d'Alstom (qui l'a redressé depuis sa quasi faillite en 2004) répète, lui, vouloir d'un tel mariage mais être hostile à l'idée d'une simple prise de participation sans Areva.

Enfin, Martin Bouygues dont le groupe éponyme détient 30% du capital d'Alstom (il avait repris les 21% pris par l'Etat pour sauver le groupe il y a trois ans) rêvait avant d'entrer dans Alstom d'une alliance avec Areva voire d'un rachat. L'idée d'une opération Alstom-Areva sous son égide trouverait sans doute grâce à ses yeux.

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