Banco Popular étudie un sauvetage de Colonial

La banque espagnole a entamé des conversations avec le promoteur immobilier, ses actionnaires et ses créanciers en vue d'une éventuelle entrée dans son capital. Victime de l'effondrement du marché immobilier espagnol, Colonial ploie sous un endettement de 8,9 milliards d'euros.

La grande banque espagnole Banco Popular va sans doute venir au secours du groupe immobilier Colonial, en très grandes difficultés. Banco Popular a en effet annoncé ce mercredi en fin de matinée être en pourparlers avec les actionnaires de référence du promoteur et ses créanciers. La banque précise qu'elle pourrait entrer au capital du groupe.

Avec ce communiqué, Banco Popular confirme des informations publiées ce matin par la presse espagnole. Selon le quotidien elEconomista, la banque envisagerait, de concert avec la caisse d'épargne La Caixa, de prendre possession des actions Colonial que l'ancien patron du promoteur, Luis Portillo, a déposées dans les deux établissements financiers en échange de financements.

Dans le communiqué publié aujourd'hui, Banco Popular annonce avoir "entamé des conversations avec les actionnaires de référence de Inmobiliaria Colonial et ses organismes financeurs, afin de permettre le respect de leurs obligations, garantir la viabilité de la compagnie à long terme, et essayer de concilier les intérêts de tous". "Parmi les alternatives étudiées, se trouve celle de devenir actionnaire de la compagnie, mais aucune décision n'a été prise jusqu'ici", ajoute la banque.

L'entrée de ces deux grands établissements financiers dans le capital de Colonial permettrait de consolider la solidité financière d'un groupe qui en a bien besoin. Cet ancien chouchou des marchés est en effet victime de l'effondrement du marché immobilier espagnol et croulait à fin 2007 sous 8,9 milliards d'euros de dettes, alors que ses perspectives d'activités sont fort sombres.

Colonial doit donc trouver de l'argent frais. Il a pour cela annoncé lundi qu'il acceptait de céder l'intégralité de sa participation de 84% dans la Société Foncière Lyonnaise, sa filiale française. Il avait alors indiqué "continuer à évaluer toute autre mesure qui contribuerait au refinancement de sa dette". Un projet d'OPA par le fonds de Dubaï ICD a déjà échoué.

Le groupe avait annoncé le 23 mars avoir obtenu, après négociations, la confiance de ses principaux créanciers, les banques Goldman Sachs, Eurohypo, Calyon et Royal Bank of Scotland (RBS), qui regroupent environ plus des deux tiers de la dette du groupe immobilier (6,4 milliards d'euros).

Reste que l'avenir de Colonial est de plus en plus incertain. Le régulateur des marchés espagnols, la CNMV, a d'ailleurs demandé ce matin la suspension du titre à la Bourse de Madrid.

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