Natixis : divison par deux des profits à cause des "subprime"

La banque française publie un résultat net de 1,101 milliard d'euros en 2007, de moitié inférieur à celui de 2006, en tenant compte de dépréciations et de provisions totales de 1,358 milliard d'euros liées à la crise des "subprime".

Natixis, dernière-née des banques françaises, issue en 2006 de la fusion des activités de banque de gros des groupes Banque Populaire et Caisse d'Epargne, a particulièrement souffert de la crise des "subprime". Sur le seul quatrième trimestre 2007, Natixis réalise une perte nette de 900 millions d'euros, soit un peu moins que les estimations (1 milliard d'euros).

Comme la veille pour le Crédit Agricole, Natixis a dû revoir à la hausse l'impact de cette crise. Natixis avait donné le 14 février une estimation de l'impact de la crise sur ses comptes, le chiffrant à 1,2 milliard. La facture s'élève finalement à 1,358 milliard, en tenant compte d'une provision de 138 millions d'euros sur les rehausseurs de crédit, selon un communiqué.

Principal contributeur au bénéfice en 2006, à hauteur de 948 millions, la banque de financement et d'investissement a supporté l'essentiel du coût de la crise et affiche en conséquence une perte de 177 millions en 2007. En revanche, avec une contribution quasi-stable, qui s'élève à 570 millions d'euros en 2007, la banque de détail a sauvé la mise à Natixis. La contribution du groupe Banque Populaire, qui a dégagé un résultat net de 1,34 milliard, en hausse de 12%, est de 260 millions d'euros, contre 310 millions pour le groupe Caisse d'Epargne. Ce dernier a dégagé pour sa part un résultat net de 1,595 milliard, en hausse de 12% également.

Le produit net bancaire (équivalent au chiffre d'affaires) de Natixis, qui s'est élevé à 6,043 milliards d'euros, a accusé une baisse de 17% tandis que les charges ont continué de progresser (+4%, à 5,141 milliards). De fait, le résultat d'exploitation est en forte baisse de 61%, à 902 millions d'euros. Après prise en compte du risque sur les rehausseurs de crédit, le coût du risque a quadruplé d'une année sur l'autre pour atteindre 244 millions d'euros.

Hors exploitation, Natixis a confirmé que la restructuration et la cession de sa filiale de rehaussement de crédit CIFG, consécutives à la remise en cause de sa notation, lui avait coûté 369 millions d'euros après impôts. En revanche, son résultat a été soutenu par la plus-value générée par la vente de son siège (231 millions d'euros), ainsi que par les profits de restructuration de l'activité de gestion d'actifs.

La banque, qui a annoncé le mois dernier un remaniement de son directoire pour l'adapter "à un environnement devenu plus exigeant", a réaffirmé qu'elle était en avance sur son plan de marche en termes de dégagement des synergies, pour ajouter que "de nouveaux progrès en termes d'efficacité seront recherchés en 2008. Dominique Ferrero, directeur général de l'établissement a indiqué avoir identifié entre 5 et 10% d'économies supplémentaires par rapport à sa base coûts 2007 qui viendront s'ajouter aux synergies de coûts prévues dans le plan de développement présenté en 2006. Natixis a également indiqué maintenir ses objectif à l'horizon 2010 en termes de rendement des fonds propres et de coefficient d'exploitation malgré l'environnement difficile.

L'acquisition de CIFG pèse sur les comptes de Banques Populaire
Le bénéfice net du groupe mutualiste a chuté de 37,5 % à 1,055 milliard d'euros sur 2007. Une contre-performance à mettre au compte du rachat du réhausseur de crédit CIFG pour lequel il a provisionné 700 millions d'euros dans ses comptes. En décembre Banque Populaire et Caisse d'Epargne avaient racheté CIFG à leur filiale commune Natixis et l'avait renfloué de 1,5 milliard d'euros. Le produit net bancaire (PNB) du groupe Banque Populaire s'inscrit aussi en baisse de 7,89% à 7,445 milliards d'euros. La contribution de Natixis représente "plus du quart du PNB du groupe" contre près du tiers en 2006.

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