L'économie espagnole commence à sentir les effets de la grève des routiers contre le gazole cher. La "grève illimitée" engagée depuis lundi par la Fenadismer, la deuxième organisation des patrons routiers, a provoqué des dizaines de kilomètres d'embouteillages, notamment autour de Madrid, Barcelone et Séville en raison des opérations escargots. Dans les stations services, mais aussi sur les marchés de gros et dans certaines usines des difficultés d'approvisionnement ont commencé.

Ainsi à Mercamadrid, le plus important marché de gros en Espagne, les livraisons de produits frais ont pratiquement cessé, de même que sur le marché de gros de Barcelone, la deuxième ville du pays. Les usines automobiles, qui fonctionnent avec très peu de stock de pièces détachées en Espagne, commencent à souffrir de la grève. Que ce soit Seat, Nissan, Mercedes Benz ou Renault, la plupart des usines ont arrêté totalement ou partiellement leur production.

En Catalogne, des mesures d'urgence ont été prises pour éviter des pénuries d'essence: des escortes policières ont entouré des camions citernes pour décourager l'intervention des grévistes alors que 40% des stations services manquaient de carburants lundi.

La Fenadismer réclame l'instauration d'un tarif plancher pour le transport de marchandises et une réforme de la fiscalité des carburants pour les transporteurs routiers. Elle juge toujours insuffisantes les propositions du gouvernement.

Au Portugal, la grève des transporteurs routiers, également entamée lundi, donne des signes d'essouflement. Les routiers portugais réclament "un gazole professionnel" avec des taxes abaissées et un alignement des prix des carburants sur les prix espagnols, plus bas. En Belgique, les routiers appellent à une manifestation le 18 juin à Bruxelles contre la hausse des prix du carburant.